Nous allons commencer à importer du pétrole brut des pays africains. Vous savez, pour le pétrole brut, il faut réserver deux mois à l'avance. Je dirais donc qu'en octobre, nous en importerons de ces pays africains”, a déclaré Aliko Dangote. Jusqu'ici, en dehors des quantités mises à sa disposition sur le marché nigérian, la raffinerie de Lekki avait également importé plusieurs cargaisons de brut des États-Unis et du Brésil. Mais pas assez pour permettre à cette usine d'une capacité de 650 000 barils /jours de tourner à plein régime.
L'Angola et la Libye sont deux gros producteurs de pétrole sur le continent africain, alors que Sénégal ne fait partie de ce cercle que depuis juillet dernier avec l'entrée en production du gisement Sangomar. Pour Dangote, l'enjeu est surtout de diversifier son approvisionnement face à une production nigériane irrégulière.
En effet, depuis quelques années, le secteur pétrolier aval du pays le plus peuplé d'Afrique est miné par des incidents de vols de pétrole sur les pipelines ; le désinvestissement des majors pétrolières et l'insécurité dans le delta du Niger, principal bassin de production. En 2022, le vol généralisé de pétrole a fait perdre au Nigéria son statut de premier producteur africain. Un leadership qui a été retrouvé début 2023 dans le sillage des luttes menées par le gouvernement fédéral, mais qui n'a pas permis au pays d'atteindre son quota de production de 1,75 million de barils/jour fixé par l'OPEP.
En plus du brut produit aux États-Unis, au Brésil et dans certains pays africains, la raffinerie implantée à Lekki, à l'Est de Lagos, peut également traiter le brut léger d'Arabie Saouditen, ce qui lui permet d'être flexible en termes d'approvisionnement, mais surtout de limiter sa dépendance au pétrole nigérian.
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