Retour sur la démission du ministre guinéen de la Justice, révélée lundi par l'hebdomadaire Jeune Afrique. Arrivé au gouvernement en janvier 2014, Cheick Sako a marqué son passage aux affaires en s’attaquant à l’épineux dossier des massacres du 28 septembre 2009 où plus de 150 opposants ont été tués dans un stade de Conakry et, au même moment, plus d’une centaine de femmes ont été violées, selon l’ONU. Comment réagit-on à cette démission du côté des défenseurs des victimes de ces exactions ?
Déterminé à tenir ce procès, maître Cheick Sako avait mis en place un comité de pilotage et fixé un budget de 78 milliards de francs guinéens, environ 8 millions d’euros.
Mais compte tenu des difficultés il n’a pas pu aller jusqu’au bout. C’est pourquoi Malal Diallo, le vice-président de l’organisation guinéenne de Défense des droits de l’homme n’est pas surpris par ce départ. « Moi, j'avais beaucoup, beaucoup d'espoir avec Sako, mais on n'a pas mis les moyens à sa disposition », nous explique Malal Diallo.
Les défenseurs des droits de l’homme et notamment ceux qui se sont impliqués pour que justice soit rendue aux victimes de ces massacres sont inquiets.
« Sincèrement, on est inquiets... Est-ce que son successeur continuera à suivre le dossier ? Nous lançons ici un appel solennel au ministre par intérim qui a été nommé pour qu'il continue à poser des actes dans le dossier du 28 septembre », nous déclare maître Hamidou Barry, coordinateur du Collectif des avocats des victimes du 28 septembre 2009.
En attendant la confirmation du remplaçant de Sako, Mohamed Lamine Fofafa assure l’intérim. Les victimes du 28 septembre, elles sont dans l’expectative.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article