Les coptes d'Egypte s'apprêtaient à célébrer Pâques dans la tristesse et sous haute surveillance, après les attentats meurtriers qui ont frappé deux églises dimanche dernier.
L'Eglise a annoncé que les célébrations de Pâques se limiteraient à une simple messe "compte tenu des circonstances actuelles et par solidarité avec les familles des victimes".
Le pape copte Tawadros II doit présider dans la cathédrale Saint-Marc au Caire une messe qui débutera samedi soir et se poursuivra jusque tard dans la nuit.
Lundi, le gouvernement égyptien a instauré l'état d'urgence, au lendemain des deux attentats suicide qui ont fait 45 morts et ont été revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Pour les coptes, les chrétiens d'Egypte, la fête de Pâques, avec celle de Noël, est la date la plus importante de leur calendrier.
A cette occasion, la police sera déployée en force et procèdera à des fouilles minutieuses à l'extérieur puis à l'entrée des églises avec des détecteurs de métaux, ont indiqué des responsables du ministère de l'Intérieur. Les voitures ne seront pas autorisées à se garer dans les rues adjacentes.
"Les églises ne seront pas décorées et les lieux ordinairement réservés à l'accueil des fidèles souhaitant échanger leurs voeux resteront fermés", a déclaré à l'AFP un responsable du patriarcat copte. Les attentats du dimanche des Rameaux ayant frappé deux églises à "Tanta et Alexandrie ont provoqué un grand choc, pour tous en Egypte", a déclaré Boulos Halim, porte-parole de l'Eglise copte.
Il a indiqué qu'à la place de l'échange traditionnel des voeux dimanche matin, les fidèles se rendraient auprès des familles des victimes et des blessés.
"Inquiet"
"La joie de la résurrection nous aide à surmonter les sentiments de douleur", a ajouté Boulos Halim.
L'EI a menacé de multiplier les attaques contre la communauté chrétienne en Egypte.
Mais cela ne devrait pas empêcher les fidèles d'aller assister à la messe samedi soir, comme l'affirme John qui dit néanmoins se sentir plus en sécurité au Caire, pour cette occasion, qu'ailleurs dans le pays.
"En dehors du Caire, dans un village par exemple, je ne voudrais pas que ma famille aille (à la messe) et je serais inquiet", explique cet homme à l'AFP dans une église de la capitale, relativement sûre.
C'est dans l'un de ces villages, Koum el-Loufy, dans la province de Minya (sud) que des musulmans ont attaqué jeudi des chrétiens qui tentaient de célébrer leur rite dans un bâtiment abandonné, selon la police.
Alors que le village compte plusieurs mosquées, les chrétiens n'ont pas été autorisés à construire une seule église, souligne Ishak Ibrahim, un chercheur à Egyptian Initiative for Personal Rights.
"C'est probable qu'ils ne puissent pas non plus aller prier samedi", a-t-il dit.
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