Elles ont été libérées contre des rançons s’élevant parfois à plusieurs millions de francs CFA.
L’année dernière, au moins cinq enlèvements commis par des groupes criminels ont été recensés, selon différentes sources.La population et les experts sécuritaires s’inquiètent de ce phénomène nouveau et des liens que pourraient entretenir les ravisseurs avec les groupes terroristes.
« Les jours de marché, la population se déplace la peur au ventre », confie une source locale. Dans le département de Doropo, au moins trois enlèvements ont été organisés depuis le début de l’année. Le dernier en date remonte au début du mois de février.
La fille d’un riche orpailleur a été emmenée de force par des hommes armés déguisés en policiers.
Pour chaque cas, la méthode est similaire. Les victimes sont généralement des commerçants aisés, issus de la communauté Mossi, ou leurs proches.
Les otages sont conduits vers des lieux secrets, avant que les ravisseurs ne parviennent à entrer en contact avec la famille pour réclamer une rançon. Si les enchères débutent à 50 ou 70 millions de francs CFA, les victimes sont libérées après un versement de 3 à 8 millions de francs CFA en général.
L’année dernière, un homme a connu une captivité de plus de trois mois, les yeux bandés. Le président de la jeunesse Mossi de Doropo a également été victime d’un kidnapping.
Le chercheur Lassina Diarra a étudié quatre cas d’enlèvements qui se sont déroulés, en 2021, dans la zone Bouna-Doropo. Parmi ces cas, au moins un est le fait d’un groupe armé jihadiste, l’otage ayant décrit par la suite l’idéologie des ravisseurs.
« Il y a une collusion entre ces groupes criminels et les groupes terroristes. C’est une source de financement pour les jihadistes », assure le chercheur spécialisé sur les questions de sécurité-défense.
« Les braqueurs prennent leur temps, même en ce moment, il y a des braquages et des tentatives d’enlèvement à quelques kilomètres de Bouna », explique un habitant qui regrette l’inaction des forces de sécurité.
Ni l’armée ni la gendarmerie ivoirienne n’ont souhaité communiquer à ce sujet.
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