Pour le secrétaire général de l'ONU, c'est l'enquête qui devrait établir les faits et trouver les auteurs de l'assassinat des deux experts, mais aussi améliorer les procédures de l'ONU. Le comité d'enquête mis en place par Antonio Guterres a remis son rapport lundi 31 juillet. Rapport confidentiel dont le porte-parolat dit espérer la publication de principales conclusions. Pas de certitude. Beaucoup de mystère. Mais c'est peut-être beaucoup de bruit pour rien.
Cette équipe d' « enquêteurs », dont Gregory Starr, ancien secrétaire général adjoint de l'ONU en charge des questions de sécurité, a passé moins d'un mois sur le terrain, n'a pas pu aller sur les lieux du crime, a surtout interrogé des personnes de l'ONU et demandé à mener les entretiens en anglais.
Ils ont quand même reçu le dossier jusqu'ici ficelé d'UNpol, la police de l'ONU qui est la seule à véritablement enquêter, ils ont interrogé les collègues des deux experts, différents responsables de la Monusco, sont allés rencontrer les familles.
Mais ils n'ont eu que peu de temps pour comprendre le contexte, assimiler les faits, ou a fortiori pour trouver de nouveaux indices. Pour le Secrétariat général des Nations unies, il s'agit d'une commission d'enquête et non d'un comité. Il y a insistance sur le terme. Or les « board of inquiry », ce qui se traduit littéralement par « comité d'enquête », se concentrent surtout et quasi-exclusivement sur l'amélioration des procédures des Nations unies pour éviter toute répétition.
La ligne de communication choisie par le Secrétaire général a d'ailleurs surpris plus d'une source diplomatique à New York. Il faut dire que près de cinq mois après la mort deux experts, ni le Secrétaire général, ni le Conseil de sécurité pour lequel Michael Sharp et Zaida Catalan travaillaient n'ont demandé d'enquête indépendante, malgré les zones d'ombres. Certains membres de conseil proches du gouvernement congolais refuseraient cette option, pourtant recommandée par le groupe d'experts de l'ONU lui-même.
Pendant ce temps, une équipe de haut niveau du secrétariat général de l'ONU est arrivée en République démocratique du Congo pour faire le point sur l'avenir de la Monusco, la mission des Nations unies au Congo. L'objectif, c'est de définir le format de la mission, le nombre de postes qui pourraient être supprimés. Le tout, selon la dernière résolution relative au mandat de la Monusco, devrait être conditionné à la mise en application effective de l'accord du 31 décembre.
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