« L’ordre de tirer sur les Wazalendo (résistants en swahili) était donné par le colonel Mike Mikombe Kalamba » de la Garde républicaine, a chargé le chef des renseignements militaires désigné sous le code MP002.
« Après que le colonel Mikombe m’a demandé de quitter le lieu, il a ordonné à ses militaires de tirer. Il avait dit en swahili: +pika masasi+ », a répété en insistant le témoin.
Dans sa réplique lors de cette audience publique, le colonel Mikombe a nié « avoir donné l’ordre de tirer », a-t-il dit à la Cour.
« C’est moi qui ai crié à la radio que les tirs cessent ». Par contre, il a ajouté: « Quand j’avais vu que les négociations entre des officiers et ces adeptes traînaient, je suis venu leur dire de quitter parce que leurs vies étaient en danger. Quand je me suis retourné dans ma jeep, c’est en ce moment-là que j’avais entendu des tirs », s’est-il défendu.
Voulant en savoir davantage sur l’ordre opérationnel de ce 30 août, le premier président de la Cour militaire du Nord-Kivu, le colonel Kabeya Yahania a décidé d’un huis clos, invitant l’assistance à vider la salle d’audience.
« Pour des raisons d’ordre militaire et stratégique, nous décidons de décréter un huis clos partiel pour parler de l’ordre opérationnel de la journée du 30 août dernier », a-t-il décidé
Le prévenu colonel Mike Mikombe et consorts sont poursuivis pour meurtre, destruction méchante et incitation des militaires à commettre des actes contraires à leur devoir ou à la discipline.
Le 30 août, une fusillade meurtrière avait eu lieu contre les adeptes d’une secte mystico-religieuse au quartier Ndosho, au centre ouest de la ville de Goma dans l’Est de la RDC. Les fidèles de cette secte tentaient d’organiser une marche pour dénoncer l’impérialisme. Le bilan officiel de cette fusillade fait état de 56 personnes tuées et 75 blessés plus 158 personnes arrêtées.
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