Plainte devant la Cour pénale internationale, lobbying en Occident… L’opposant gabonais Jean Ping, qui se revendique président élu depuis le scrutin contesté d’août 2016, n’a pas l’intention de baisser les bras. Interview.
Le 24 septembre 2016, la Cour constitutionnelle du Gabon validait la réélection d’Ali Bongo Ondimba à la présidence de la République, sous les protestations de l’opposition. Cette dernière criait au scandale et à la manipulation des résultats, notamment dans le Haut-Ogooué, région d’origine du président. Alors qu’« ABO » se réinstallait, sous le feu des critiques, au Palais du bord de mer, son adversaire, Jean Ping, entrait en résistance.
Dix mois plus tard, il se revendique toujours président élu du Gabon, à Libreville, Paris, Berlin, Bruxelles ou Washington. La coalition qui l’a soutenu lors de la présidentielle a beau s’effriter, il est persuadé que le temps joue pour lui et que son rival finira par quitter le pouvoir. Sous les ors du palace parisien où nous l’avons rencontré, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (de 2008 à 2012), âgé de 74 ans, affirme vouloir se battre « comme un lion ».
Jeune Afrique : Vous avez entamé une tournée diplomatique en France, en Suisse, au Parlement européen ou encore aux États-Unis. Quel en est l’objectif ?
Jean Ping : Je cherche à faire reconnaître la vérité des urnes. L’objectif est donc simple : faire en sorte que celui qui a perdu quitte le pouvoir. Ali Bongo Ondimba a été pris sur le fait, notamment grâce à l’implication de la communauté internationale et surtout de l’Union européenne. Maintenant, il faut aller plus loin que ce constat. La communauté internationale doit faire en sorte que la vérité du vote s’impose. C’est pour cela que j’ai proposé une médiation internationale qui assurerait une passation des pouvoirs pacifique et une réconciliation nationale, sur le modèle de ce qui s’est passé en Afrique du Sud.
Ce sont des revendications que vous portez depuis maintenant dix mois…
Sur quelle autre base voulez-vous que l’on construise ? La première pierre est le départ de celui qui a perdu. Ali veut se maintenir au pouvoir par la force. Mais le temps joue contre lui. Cela ne veut pas dire que je vais forcément l’emporter, mais que lui ne peut pas gagner.
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