La saison des pluies tire vers la fin en Guinée, mais celle de l’excision bat encore son plein. On se rapproche du mois d’octobre. Conakry bénéficie d’éclaircies.
L’air est toujours humide, parfois irrespirable dans cette vaste décharge à ciel ouvert que devient progressivement la capitale guinéenne, où les mares de boue le disputent aux ordures jonchant les rues mais aussi aux gigantesques embouteillages quotidiens. Et en marge de ce train-train habituel, les destins de milliers de femmes basculent dans une indifférence nationale aussi douloureuse qu’inacceptable. Il est environ 16h ce mardi 20 septembre. Dans le quartier de Simambossia au nord de la capitale, de jeunes adolescentes, vêtues de leur pagne aux motifs uniformes traversent la rue. Accompagnées de plusieurs adultes portant en équilibre des seaux sur la tête, la plus âgée ne doit pas avoir 18 ans.
Le pagne noué au dessus de leur poitrine naissante, est un signe distinctif de leur nouveau statut : ce sont désormais des femmes aux yeux de leurs compatriotes. Un rituel d’excision – pourtant interdit par la loi – vient de se dérouler en pleine journée.
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