Au lendemain d’une tentative ratée d’immolation par le feu, une athlète ougandaise et son compagnon kenyan, soupçonné d’être l’auteur de l’agression, ont été admis à l’hôpital pour le traitement de nombreuses brûlures.
La marathonienne ougandaise Rebecca Cheptegei, qui a participé en août au marathon des Jeux de Paris, s’est retrouvée en soins intensifs mardi dans un hôpital d’Eldoret, dans l’ouest du Kenya, après avoir été victime d’une tentative d’immolation par son compagnon.
Selon un rapport de police consulté par l’AFP, le compagnon kényan de l’athlète, Dickson Ndiema Marangach, s’est introduit dimanche vers 14H00 locale (11H00 GMT) dans sa maison dans la localité d’Endebess, dans le comté de Trans -Nzoia (ouest), alors que l’athlète et ses enfants se trouvaient à l’église.
A leur retour, Dickson a « déversé de l’essence sur Rebecca avant de mettre le feu », détaille le rapport, qui ajoute que l’homme a également été brûlé par les flammes.
Aucune information n’est donnée sur l’état des enfants.
Secourus par des voisins, l’athlète de 33 ans, qui avait terminé 44e du marathon des Jeux de Paris, et son compagnon ont d’abord été hospitalisés avec « de multiples brûlures » à l’hôpital le plus proche, dans la ville de Kitale, avant d’être transférés au Moi Hôpital d’Enseignement et de Référence (MTRH) d’Eldoret, grande ville de la vallée du Rift.
« Son état semble grave, avec des brûlures au visage et des bandages », a déclaré à l’AFP un membre du personnel du MTRH, qui a requis l’anonymat. Selon le journal kenyan The Star, elle est brûlée à 75%.
« Conflits familiaux constants »
« Un jerrican de 5 litres, un sac et un bonnet noir qui appartiendraient à Dickson et un téléphone portable brûlé qui appartiendrait à Rebecca ont été retrouvés » sur les lieux du drame, précise le rapport de police.
Rebecca Cheptegei et Dickson Ndiema Marangach étaient « un couple qui avait constamment des disputes familiales », selon le rapport de police.
Selon des médias kényans citant les parents de la victime, l’athlète avait acheté un terrain et construit une maison à Endebess, à environ 25 kilomètres de la frontière avec l’Ouganda.
La Fédération ougandaise d’athlétisme a confirmé l’hospitalisation de sa coureuse pour « de graves blessures », « suite à un incident impliquant son petit ami kényan qui a versé de l’essence sur elle et mis le feu ».
Ces dernières années, plusieurs drames ont endeuillé le monde de l’athlétisme au Kenya. En avril 2022, le corps d’une athlète bahreïnie d’origine kenyane, Damaris Mutua, avait été retrouvé à Iten, célèbre lieu d’entraînement pour la course de fond sur les plateaux de la vallée du Rift. Son compagnon est soupçonné de l’avoir tuée.
En octobre 2021, la prometteuse athlète de 25 ans Agnès Tirop, double médaillée de bronze mondiale du 10 000 m (2017, 2019) et 4e des JO de Tokyo sur 5 000 m, avait été retrouvée poignardée à mort à son domicile d’Iten. Son mari Emmanuel Ibrahim Rotich est poursuivi pour meurtre. Il nie les accusations. Son procès est en cours.
Selon une étude de l’agence kenyane de la statistique (KNBS) publiée en janvier 2023, 34% des femmes vivant au Kenya ont subi des violences physiques depuis 15 ans. Les femmes mariées « sont beaucoup plus susceptibles d’avoir subi des violences », estime cette étude, soulignant que 41% des femmes mariées ont signalé de tels faits contre 20% des femmes célibataires.
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