Le 14 avril 2014, près de 300 élèves, toutes des filles, étaient enlevées de force au sein de l'école qu'elles fréquentaient à Chibok, dans l'Etat de Borno, au Nigeria.
Un grand nombre de ces lycéennes enlevées se sont échappées, d'autres ont été libérées après des négociations. Mais dix ans après, on est toujours sans nouvelles d'une centaine de ces lycéennes restées en captivité.
L'école secondaire, détruite par les insurgés, a depuis été rénovée pour offrir un enseignement mixte.
Retour sur ce drame national qui a pris une ampleur mondiale avec le mouvement "BringBackOurGirls" et le point sur la vie au sein de l'école à présent.
Une rénovation et plus de sécurité
Le 14 avril 2014, les insurgés de Boko Haram effectuent dans la nuit un raid sur la ville de Chibok. Le lycée de la ville ne sera pas épargné. Ils incendient l'établissement et enlèvent 276 écolières qui s'y trouvent pour leur examen de fin d'études.
Au total, 164 lycéennes parviendront à s'évader ou à être relâchées. Mais dix ans après, on est toujours sans nouvelles de plus d'une centaine de ces filles.
L'école, qui a été incendiée lors de l'attaque par les terroristes de Boko Haram, a rouvert en 2021 après avoir été rénovée et s'appelle désormais " Ecole secondaire gouvernementale " car elle accueille des garçons et des filles.
Elle dispose de nouvelles salles de classe, d'une bibliothèque et d'un laboratoire, d'un centre informatique, d'une clinique, de logements pour le personnel et est maintenant protégée par un mur de béton et des barbelés.
La vie est redevenue presque normale dans la communauté de Chibok et à l'école, où des centaines d'élèves ont été inscrits dans un contexte de sécurité renforcée.
Malam Muhammad Bukar Chiroma, le directeur de l'école secondaire gouvernementale de Chibok, se veut confiant.
" L'école a repris ses cours en 2021, donc actuellement l'école mène ses activités académiques. Après l'incident, la plupart des parents ont transféré leurs enfants dans d'autres écoles de l'Etat voisin d'Adamawa. Mais avec la nouvelle atmosphère actuelle, presque chaque semaine, nous recevons de nouveaux élèves qui reviennent à l'école", explique-t-il.
Mais, il assure que désormais il y a "vraiment une sécurité renforcée". Selon le directeur " un mur entoure l'ensemble des locaux de l'école. Bien que l'école soit très grande, les locaux sont sous la surveillance des militaires 24 heures sur 24".
De l'espoir en dépit de nouvelles attaques
La reconstruction et la rénovation de l'école ont ravivé l'espoir chez les habitants de Chibok, chez les élèves et leurs parents.
"La seule chose est que nous plaiderons toujours pour que le gouvernement soit réaliste dans tout ce qu'il fait, en particulier en ce qui concerne le programme de la sécurité dans les écoles qui a été lancé il y a quelques années, mais qui n'a pas été parfaitement mis en œuvre", assure Ayuba Alamson porte-parole des parents des écolières de Chibok qui ont été enlevées.
Happy Adamu qui fréquente cette école assure pour sa part que les conditions sont désormais réunies pour une bonne scolarité.
"Nous avons des salles de classe adéquates, suffisamment d'enseignants, il n'y a aucun problème de sécurité dans l'école", précise l'élève.
Si les conditions semblent s'être améliorées pour les élèves de Chibok, certains estiment toutefois que le matériel scolaire reste insuffisant. Par ailleurs, la région de Chibok vit toujours sous la menace des attaques et des enlèvements.
Il y a quelques semaines, le Nigeria a connu deux nouveaux enlèvements de masse : l'un dans l'Etat du Borno, où se situe Chibok, où une centaine de personnes, principalement des femmes et des enfants, ont été enlevés, et l'autre dans l'Etat de Kaduna, dans le nord-ouest du pays, où plus de 130 enfants ont été kidnappés au sein de leur école avant d'être remis en liberté.
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