« Nous pouvons enfin respirer ! », se félicite Thierno Amadou Daka, le président de la Chambre régionale de commerce de Labe, ville centrale de la région de Moyenne-Guinée. Joint par RFI, il se souvient de la fermeture surprise et unilatérale de la frontière sénégalaise il y a pile un an, et de ses conséquences sur l’activité des commerçants. Les marchandises pourrissaient par tonnes dans des camions bloqués par dizaine entre les préfectures de Koundara et de Mali, toutes deux situées près de la frontière guinéo-sénégalaise.
Ce verrouillage entre les deux pays a surtout eu pour résultat l’organisation d’un trafic clandestin avec la complicité des agents aux frontières, accompagnée d’une importante augmentation des prix des marchandises, asphyxiant l’économie de la région et du reste du pays.
L’accès au Sénégal avait été interdit en septembre 2020 par le président Alpha Condé, quelques semaines avant l’élection présidentielle. Le président, renversé par la junte du CNRD au début du mois, évoquait alors des raisons de sécurité intérieure.
Il accusait notamment deux militants de la société civile et principaux meneurs du FNDC, en exil au pays de la Teranga et recherchés par la justice guinéenne, d’organiser un mouvement insurrectionnel et d’introduire des armes de guerre sur le territoire. Dans une interview au magazine Jeune Afrique, Alpha Condé avait même déclaré que « toutes les tentatives de déstabilisation depuis la Guinée indépendante viennent du Sénégal »
Il y a quatre mois, l’ex-chef d’État avait signé un accord de coopération avec son homologue Macky Sall, avec qui les relations étaient notoirement exécrables. Mais la frontière était toujours fermée, jusqu’à aujourd’hui.
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