L’Assemblée générale des Nations unies vient de lui donner son feu vert : la République démocratique du Congo fera son entrée au Conseil des droits de l’homme. La RDC devait recueillir au moins 97 voix. Elle en a obtenu 151. Elle décroche donc un des sièges réservés au groupe africain.
Le Conseil des droits de l’homme devait renouveler quatre sièges réservés au groupe africain, et la RDC l’a emporté haut la main, malgré la campagne des militants congolais qui avaient appelé à bloquer Kinshasa.
Pour avoir la majorité absolue à l’Assemblée générale, il suffisait à la RDC d’obtenir le soutien de 97 pays ; elle en a obtenu beaucoup plus puisque 151 Etats ont voté en sa faveur.
Toutefois, les trois autres candidats africains en lice - le Sénégal, le Nigeria et l’Angola - ont, eux, été élus avec plus de voix encore.
On ne saura pas, toutefois, quelles capitales ont voté en faveur de Kinshasa. Le vote était à bulletin secret.
De 2018 à 2020, la RDC siégera donc à ce Conseil qui a récemment ouvert, par suite des violences au Kasai, deux enquêtes sur la RDC.
Pour les autorités congolaises, qui se sont beaucoup investies dans cette campagne, c'est une victoire. La ministre des droits humains s'est d'ailleurs félicité sur Twitter.
Pour les défenseurs des droits de l'homme en revanche, c'est une défaite. 157 associations congolaises avaient appelé les Etats membres de l’ONU à voter contre Kinshasa parce que les violations des droits de l'homme s'y sont multipliées depuis un an.
« Une gifle pour les nombreuses victimes »
Philippe Bolopion, un porte-parole de Human Rights Watch à New York, se désole de voir la RDC entrer au Conseil des droits de l'homme. Pour lui, « c'est un peu une gifle pour les nombreuses victimes des violations graves des droits de l'homme » commises par le gouvernement dans tout le pays. « Il est triste que les membres de l'ONU n'aient pas été plus sélectifs », souligne-t-il. Mais il rappelle que cela n'a rien d'inhabituel, puisque d'autres pays, comme « le Burundi ou l'Arabie saoudite, qui eux non plus n'ont pas leur place au Conseil des droits de l'homme » y siègent également.
Les Etats-Unis ont aussitôt dénoncé cette élection. L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, assure que le choix de la RDC montre à quel point le Conseil des droits de l'homme a perdu sa « crédibilité ».
Pour Lambert Mendé, le porte-parole du gouvernement congolais, la désignation de Kinshasa est une « marque de sympathie » de la communauté internationale. Quant à l'ambassadrice des Etats-Unis, il assure qu'elle devrait visiter la RDC au lieu de se fier aux journalistes et aux défenseurs des droits de l'homme.
Je pense qu'elle connaît mal le Congo.
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