Les autorités béninoises saluent le « courage et la détermination » d'Emmanuel Macron. Le président français a annoncé vendredi la restitution « sans tarder » de 26 oeuvres au Bénin. Statues royales, trônes, portes, des objets pris comme butin de guerre lors de la conquête du Dahomey à la fin du XIXe siècle, aujourd'hui exposés au musée du Quai Branly à Paris. Mais en France, ces restitutions sont loin de faire l'unanimité.
Décision historique pour certains, aberration pour d'autres. La question de la restitution du patrimoine africain divise dans les milieux intellectuels et artistiques français.
Parmi ses détracteurs, l'ancien ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon. Dans une tribune publiée samedi dans le journal Le Figaro, il s'inquiète de voir les collections africaines des musées de France se vider, et défend le caractère « universel » des musées parisiens.
D'autres s'interrogent sur les conditions de conservation des oeuvres, une fois retournées dans leur pays d'origine. « On sait le manque de musées en Afrique », argumente Alexandre Giquello, spécialiste de la vente d'art africain, interrogé par nos confrères de l'AFP.
Un argument jugé irrecevable par les partisans de ces restitutions. Comme le rappelle le président du Comité béninois pour le retour des biens culturels et la coopération muséale, Noureini Tidjani Serpos, plusieurs musées sont en cours de construction au Bénin. Et des travaux de réhabilitation sont en train d'être réalisés dans les anciens musées.
Au-delà des questions matérielles, beaucoup mettent en avant la charge mémorielle de ces restitutions. Pour l'historienne béninoise Marie-Cécile Zinsou, le retour de ces oeuvres marque une « dignité » et une « fierté retrouvée ».
D'après les experts plus de 80% du patrimoine africain se trouve aujourd'hui hors du continent. Les collections publiques françaises regroupent à elles seules plus de 90 000 objets originaires d'Afrique subsaharienne.
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