Au lendemain de la visite de la Cedeao à Conakry, la junte au pouvoir a réaffirmé qu’Alpha Condé ne quitterait pas le territoire guinéen, et a refusé de « céder à la pression » de l’organisation.
Après une première visite de « prise de contact » avec le Comité national de rassemblement et de développement (CNRD), au pouvoir depuis le coup d’État du 5 septembre, c’est une mission « largement centrée sur le sort du président Alpha Condé », selon les mots du président ghanéen Nana Akufo-Addo, qui s’est rendu vendredi 17 septembre à Conakry.
La délégation « de haut niveau » conduite par le chef de l’État ghanéen et son homologue ivoirien Alassane Dramane Ouattara, accompagnés du président de la commission de la Cedeao Jean-Claude Kassi Brou, a atterri en fin de journée à Conakry. Un temps annoncé, le Sénégalais Macky Sall n’a finalement pas fait partie du voyage.
Reçue à l’aéroport par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, la délégation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), s’est ensuite rendue à l’hôtel Sheraton, où elle s’est entretenue avec la junte pendant près de deux heures. Des entretiens qualifiés de « très francs et fraternels » par le président Nana Akufo-Addo, de « sincères » par le CNRD.
Nouvelles sanctions
La Cedeao était venue expliquer « de vive voix » les sanctions prises à l’encontre des membres de la junte. Jeudi 16 septembre, les chefs d’États de la Cedeao, qui avait déjà suspendu la Guinée de leurs instances, décidaient en effet de durcir le ton contre les militaires du CNRD.
Ils ont ainsi choisi de geler les avoirs financiers de la junte au pouvoir et de leur imposer des interdictions de voyager, à eux et leur famille. Interdiction également de participer à la prochaine élection présidentielle. Devant la presse, le président de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Kassi Brou, avait assuré que la transition militaire devait être « très courte », de six mois maximum.
Ce point a été très rapidement évoqué vendredi, a expliqué le porte-parole du comité samedi 18 septembre. Mamady Doumbouya a ainsi affirmé qu’en tant que militaires, les membres du CNRD n’avaient « pas besoin de voyager » et qu’il n’y avait « rien à geler sur [leurs] comptes ».
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article