C'est le quotidien anglais Financial Times qui révèle cette affaire. David Adjaye est connu pour avoir réalisé le Musée national de l'histoire et de la culture africaine-américaine de Washington, et pour concevoir la prochaine cathédrale nationale d'Accra et le prochain Musée d'art ouest-africain de Benin City au Nigeria. L'architecte reconnait des relations sexuelles consenties et rejette toute accusation d'agression.
D'après le Financial Times, David Adjaye aurait agressé deux collaboratrices dans son appartement à Accra en 2018. Selon les deux femmes, l'architecte est apparu en robe de chambre dans le salon, avant de les attirer dans sa chambre. La première s'est réfugiée dans la salle de bains, pendant que la seconde, légèrement ivre, affirme « avoir senti sur elle le sexe » de son patron, ce dernier lui disant de se laisser faire.
Moins d'un an plus tard, la victime présumée, qui assistait David Adjaye sur un projet en Afrique du Sud, l'accuse de l'avoir agressé plus violemment dans les toilettes de l'aéroport d'OR Tambo de Johannesbourg. Une troisième femme affirme qu'en 2019, l'architecte l'a plaquée contre un mur et embrassée de force à l'Académie royale des arts de Londres. Elle décrit une emprise sexuelle et des humiliations publiques pendant plusieurs mois.
D'autres femmes concernées
La Plateforme de protection des lanceurs d'alerte en Afrique a assisté les victimes présumées. Sa conseillère juridique, Zanele Mbuyisa, précise que d'autres femmes partagent les mêmes expériences : « Certaines ont dénoncé des formes d'agressions sexuelles, d'autres ont décrit un environnement de travail toxique dans l'entreprise de David Adjay. Le point commun de tous ces témoignages, c'est que tout le monde connaissait sa réputation envers les femmes, mais elles avaient peur d'en parler, car Adjay est puissante et influent dans le monde de l'art. »
Joint par RFI, l'avocat de David Adjaye dit que son client, qui est marié, nie toute forme d'agression, mais reconnait des relations sexuelles consenties dont il a honte et dit se faire aider pour ne plus recommencer.
Malgré tout, l'enquête du Financial Times a déjà des conséquences pour David Adjaye, qui se retire de deux projets architecturaux à Londres. Et d'après la Plateforme de protection des lanceurs d'alerte en Afrique, une plainte a été déposée en Afrique du Sud.
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