Enluminure
Le ministre de l'Intérieur, Hermann Immongault, a divulgué les résultats officiels provisoires de l'élection présidentielle remportée par Brice Clotaire Oligui Nguema devant les médias, en présence des éminents membres des partis politiques et des observateurs électoraux, le dimanche 13 avril. Ce soldat de longue date a accumulé plus de 575.200 votes. Son principal rival, Alain-Claude Bilie By Nze, ancien Premier ministre d'Ali Bongo, n'a réussi à obtenir que 3,02%. Les autres six postulants n'ont pas réussi à franchir le seuil de 1%. En ce qui concerne le taux de participation, il atteint 70,4% d'après les résultats préliminaires. Pour la première fois, les médias privés et étrangers ainsi que des observateurs internationaux ont eu la permission d'assister au décompte des voix. D'après Lynda Nzah Bekale, représentante du Réseau des observateurs citoyens (ROC) gabonais, regroupant des acteurs de la société civile, les élections « se sont véritablement bien déroulées ». L'annonce des résultats préliminaires a été saluée par des cris de joie de plusieurs centaines de soutiens du général Oligui Nguemar, rassemblés dans son quartier général. Parmi les invités se trouvaient en particulier le Premier ministre Raymond Ndong Sima ainsi que Brice Laccruche Alihaga, ancien bras droit du défunt président Ali Bongo, démis du pouvoir en 2019 par la famille de ce dernier alors qu'il était affaibli suite à un AVC. Suite à une journée de samedi marquée par un grand nombre d'électeurs dans les bureaux de vote, la capitale Libreville était paisible dimanche, avec des rues presque vides.Expectations des électeurs
Le président élu doit faire face à divers défis tels que le chômage, les coupures de courant, les interruptions d'eau, l'état dégradé des routes, un service public de transport insuffisant, une pénurie d'écoles et des hôpitaux en difficulté. Au sein des 2,3 millions de résidents, après des décennies de corruption, de pillage et de gaspillage sous le régime Bongo, une autre attente marquante est la diminution de la lourde dette publique (73,3% du PIB en 2024).Dans ce pays regorgeant de pétrole, mais souffrant économiquement, un tiers de la population survit sous le seuil de pauvreté. Brice Clotaire Oligui Nguema fait face à des critiques de la part de ses détracteurs qui, en raison de ses anciens rôles auprès des Bongo, le soupçonnent d'incarner la persistance du régime et de tenter d'asseoir son autorité, malgré sa promesse initiale de restituer le pouvoir aux civils.
D'après la constitution récemment adoptée, le président gabonais élu exercera un pouvoir élargi en dirigeant le pays. L'effacement du poste de Premier ministre a eu lieu en faveur de l'établissement d'une fonction de vice-président. Environ 900.000 électeurs dans cette nation d'Afrique centrale étaient censés se rendre aux urnes pour la première fois depuis le coup d'État qui a mis un terme à 55 ans de règne de la dynastie Bongo.
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