Au Mali, les autorités
de la transition ont libéré deux membres de la branche sahélienne du
groupe Etat Islamique. C’est ce qu’a annoncé l’Agence France Presse
samedi dernier. Cette opération intervient dans le cadre d’un échange de
prisonniers.
Les
deux djihadistes, en l'occurrence Dadi Ould Cheghoub et Oumeya Ould
Albakaye (expert en explosif), auraient été ramenés par avion de Bamako à
Gao , dans le Nord du pays.
Chez le voisin Burkinabé, cette information a « dû faire tinter des oreilles » comme l’indique l’Observateur Paalga.
« On ne négocie pas avec les terroristes »
Inutile
de rappeler que Ouagadougou ne négocie pas avec les terroristes. Le
capitaine Ibrahim Traoré l'a martelé lors d’une interview accordée à la
télévision nationale burkinabé en mai dernier. Le président de la
transition se félicitait par la même occasion de l’excellente
collaboration entre Bamako et Ouagadougou dans le cadre de la lutte
contre le terrorisme.
Le
tandem Mali-Burkina « marche très bien. Nous arrivons à opérer
ensemble. Les aéronefs burkinabé rentrent au Mali, le renseignement
aussi, on partage. Les aéronefs maliens entrent (au Burkina). Souvent
même quand ils sont fatigués, ils peuvent se reposer à Ouaga ou à Bobo
quand ils veulent et repartent. C’est devenu le même territoire. Ils
peuvent même stationner autant qu’ils veulent. C’est le même ennemi qui
bouge entre nos deux états, donc tout se passe très bien » déclarait le
capitaine Traoré.
Assimi Goita n’a-t-il pas taclé son ami Ibrahim Traoré ?
En
somme, la coopération militaire entre les deux États était très bonne.
Même sur le plan politique, la junte burkinabé ovationnait régulièrement
le Mali quand ce dernier prenait des décisions polémiques, comme la
demande de retrait de la Minusma de son territoire.
De
son côté, Assimi Goita n’hésitait pas à lui rendre la pareille. On se
souvient encore des vives protestations du Mali contre les propos de
l'ex-président de la Cedeao sur le massacre de Karma. En somme, il y
avait semble-t-il une relation "fusionnelle" entre les deux juntes. En
décidant de négocier avec les terroristes, Assimi Goita n’a-t-il pas
taclé son ami Ibrahim Traoré ?
Comment
cette décision sera perçue par Ouagadougou, surtout que dans le même
temps des terroristes activement recherchés par le Burkina Faso, ont été
capturés au Niger, avec l’aide de l’armée française, entre-temps
chassée du pays des hommes intègres. En tout cas, les pays n’ont pas
d'amis, ils n’ont que des intérêts. Assimi Goita tentera certainement
d’expliquer sa décision à son partenaire burkinabé.
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