Le Nigeria, premier producteur de pétrole du continent africain, a finalement adopté jeudi la loi sur le salaire minimum, qui passe de 18.000 nairas par mois (44 euros) à 30.000 nairas mensuel (72 euros), après des mois de bras de fer avec les syndicats.
“Je me réjouis au nom des travailleurs nigérians”, a déclaré Ita Enang, un conseiller de la présidence.
“Le chef de l’Etat Muhammadu Buhari a promulgué la loi 2019 sur le salaire minimum. Cela rend, de fait, obligatoire pour tous les employeurs au Nigeria de payer leurs travailleurs la somme minimum de 30.000 nairas”, a-t-il ajouté, soulignant que les entreprises de moins de 25 employés n‘étaient pas concernées par ce nouveau décret.
“Je souhaite que les travailleurs nigérians célèbrent le président Buhari, qu’ils encouragent son gouvernement”, s’est enthousiasmé le porte-parole.
Cette annonce, “applicable immédiatement”, a été faite après des mois de contentieux entre les syndicats, le gouvernement fédéral, et les gouverneurs qui s’opposent à cette augmentation “irréaliste”, selon eux, assurant qu’ils ne pourraient plus payer leurs fonctionnaires.
Pauvreté ambiante
Même avec un salaire de 18.000 nairas (44 euros), les fonctionnaires d’Etat attendent parfois des mois ou des années avant de recevoir leurs salaires.
Toutefois, l’immense majorité des Nigérians peinent à joindre les deux bouts, depuis la récession de 2016-2017 et une inflation importante de 11,5 % (un sac de riz de 25 kilos coûte près de 10.000 nairas, un tiers du nouveau salaire minimum).
Plus de 87 millions de Nigérians (sur 180 millions) vivent dans l’extrême pauvreté avec moins de 1,9 dollars par jour.
Le pays est pourtant le premier producteur de pétrole du continent, avec deux millions de barils par jour, et sa première économie, mais il souffre d’une corruption endémique au sein de son administration.
L’ancien général Buhari, qui vient d‘être réélu pour un second mandat a été fortement critiqué pour sa politique économique, mais veut se présenter comme étant un président à l‘écoute des plus pauvres.
“Cette loi, c’est M. le président Buhari qui montre son amour aux travailleurs”, a conclu M. Enang.
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