Cette sanction américaine contre le Rwanda intervient quelques semaines seulement après une autre qui a ciblé un officier général de l'armée rwandaise pour sa collaboration avec le mouvement rebelle M23.
Mais pour Thierry Vircoulon, chercheur associé et coordinateur de l'Observatoire de l'Afrique centrale et australe, à l'Institut français des relations internationales, cette sanction ne devrait pas avoir beaucoup d'impact sur le Rwanda qui n'est, selon lui, plus un ''gros acheteur d'aide militaire américaine''.
''Il faudrait qu'il y ait une pression beaucoup plus forte pour que le Rwanda cesse de soutenir le M23. Il faudra qu'il y ait des mesures beaucoup plus importantes qui soient prises pour influer sur la décision et sur le lien stratégique qui existent entre le Rwanda et le M23'', estime Thierry Vircoulon.
La loi américaine de prévention des enfants soldats, Child Prevention Act, restreint la coopération militaire entre les Etats-Unis et tout Etat qui accepte cette pratique.
L'ampleur du recrutement d'enfants soldats
A ce jour, 17 pays, dont la RDC, figurent sur cette liste noire des Etats qui recrutent et utilisent des enfants soldats, soit dans leurs forces armées, soit dans des groupes armés qu'ils soutiennent.
Le Rwanda a toujours nié son soutien au M23, mais les Nations unies l'accusent d'armer ce groupe rebelle qui recrute des enfants soldats et opère dans l'est de la RDC.
'C'est un recrutement systématique''
Des chiffres difficiles à vérifier, mais Ramatou Touré, cheffe du programme protection de l'enfant à l'Unicef en RDC, souligne l'ampleur du phénomène.
"Le recrutement des enfants en RDC est endémique, c'est-à-dire que c'est un recrutement qui est systématique. La RDC est le premier pays au monde où on a ce phénomène de recrutement d'enfants par les groupes armés, c'est le pays où on a le plus des cas vérifiés d'enfants recrutés par les groupes armés'', déplore Touré.
Selon l'Unicef, près de 20.000 enfants ont été libérés des groupes armés en RDC au cours des cinq dernières années.
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