Cette option qui avait été mise sur la table par les autorités nigériennes, le 30 mai dernier lors d'un conseil des ministres, a trouvé l'avis favorable du Tchad voisin. “La partie tchadienne, sous haute attention du chef de l'État tchadien, Président de la République, SE Mahamat Idriss Déby Itno, s'emploiera pleinement à faire de la réalisation de cette infrastructure un succès”, a déclaré Ndolenodji Alixe Naïmbaye, la ministre tchadienne du Pétrole, des Mines et de la Géologie.
Cette infrastructure qui partira des champs pétroliers d'Agadem, situés dans l'Est du Niger non loin de la frontière avec le Nigéria, sera relié à l'oléoduc Tchad-Cameroun (1 070 km) existant permettant ainsi à Niamey d'évacuer son brut à partir du port en eau profonde de Kribi, dans la région du Sud du Cameroun. Le projet ne date pas d'aujourd'hui puisque c'est en 2012 que le Niger et le Tchad ont signé un protocole d'accord y relatif. Seulement, après plusieurs retards liés notamment à l'insécurité avec la secte islamiste Boko Haram dans la région, le projet a disparu des radars et Niamey a priorisé une coopération avec le Bénin.
Selon Mahaman Moustapha Barké Bako, le ministre nigérien du pétrole, “la relance du projet coïncide avec la cérémonie du lancement en mai dernier des activités de la SONIDEP (Société nigérienne de pétrole, la raffinerie de pétrole à capitaux publics) qui a eu lieu le 22 juin dernier. Elle tombe donc à point nommé car les blocs Blima R5, R6 et R7 ainsi que les blocs R1, R3 et R4, lorsqu'ils seront en production, alimenteront ce pipeline”. Selon le membre du gouvernement, les blocs déjà en production serviront à alimenter la raffinerie et le complexe pétrochimique en projet. Mahaman Moustapha a exhorté les membres du comité technique mis en place par les deux pays, à s'engager pleinement dans la tâche, "sans relâche pour un aboutissement diligent de ce projet".
Signalons que le pétrole sera l'un des principaux leviers de croissance du Niger qui devrait s'établir à 12,8% en 2024, selon les projections du FMI. Sur une production de 110 000 barils de pétrole par jour, 90 000 barils devraient être exportés. Pour le Cameroun, cela représente une belle opportunité puisque le pétrole nigérien sera soumis au paiement d'un droit de transit comme c'est déjà le cas avec le Tchad.
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