Le Centre régional des conventions de Bâle et de Stockholm pour les pays d’Afrique francophone basé à Dakar (Sénégal) (BCRC-SCRC-FA) en collaboration avec l’UN Environnement a organisé mardi 27 décembre 2022, un webinaire sur les approches de réduction des risques liés aux produits chimiques perfluorés/Polluants Organiques Persistants (POP) afin de s’appesantir sur leurs substitutions et solutions de rechange.
A l’entame de la conférence, la directrice du BCRC-SCRC-FA, Mme Diop Rokhaya Ndiaye, a expliqué que les produits chimiques contribuent à l’amélioration du niveau de vie, mais lorsqu’ils sont mal gérés/utilisés, ils créent des effets néfastes sur la santé humaine et l’environnement, ce qui impacte négativement le programme de développement de la plupart des pays en développement.
« Une mauvaise gestion des produits chimiques peut compromettre l’utilisation à long terme des ressources terrestres et aquatiques et contaminer les eaux souterraines et les ressources aquatiques », a-t-elle affirmé.
« Ils affectent le fonctionnement hormonal. Nous le constatons avec l’émergence des cancers, l’infertilité, les maladies respiratoires, l’hypertension, le diabète de type 2, les malformations congénitales, l’obésité… Les pays africains doivent règlementer cela, et d’une même voix », a-t-il souhaité.
Les POPs contaminent les eaux en surface (potable), souterraines, et finissent dans la chaine alimentaire, car ils sont beaucoup utilisés comme pesticides dans l’agriculture. « Il faudra faire des programmes et éduquer les agriculteurs. Mais pour canaliser cela, les pays africains doivent faire des études épidémiologiques et des recherches locales sur la qualité et l’usage croissant de ces produits, afin de freiner le changement climatique et prévenir la pollution», a soutenu le point focal de ces conventions en Angola, Santos Virgilio.
« Effectivement, nous trouvons ces produits chimiques dans les mousses anti-incendie, les emballages alimentaires, les produits de beauté, les produits électroniques (tels que les panneaux solaires, les portables…), les ustensiles de cuisine antiadhésifs, les produits halieutiques… Dans l’environnement, on les retrouve dans les déchets issus des activités militaires, dans les sols et les sédiments. Tout cela constitue une menace pour l’humanité entière et la planète», a déploré le point focal au Cameroun, Dr. Bafei Essolakina.
Des pistes de solutions
Ainsi, des pistes de solutions ont été données par les experts, à savoir, une bonne approche de réduction de l’usage de PFOS par des produits chimiques moins dangereux. Aussi, faire des recommandations à l’échelle mondiale surtout à l’’endroit du plus grand producteur de ces produits, à savoir, les Etat Unis ; veiller véritablement à l’élaboration des mesures règlementaires en remplaçant les composés PFOS à longue chaine.
Les conventions de Bamako, Bâle, Rotterdam, Minamata et Stockholm sont des instruments mondiaux de gestion rationnelle des produits chimiques, électroniques, plastiques et radioactifs, qui prévoient des mesures concrètes concernant les produits chimiques et les déchets dangereux.
Le projet issu de BCRC-SCRC-FA dénommé « Faire respecter les traités environnementaux dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) – et des Accords Multilatéraux sur l’Environnement (AME) III », constitue une plate-forme pour le partage d’information avec les points focaux nationaux et parties prenantes pertinentes et donne l’occasion d’échanger des informations sur une meilleure compréhension des meilleures techniques disponibles pour gérer et éliminer progressivement les nouveaux POP industriels énumérés dans la Convention de Stockhom . Il permet aussi de faciliter la capacité nationale et institutionnelle des principales parties prenantes des pays ACP.
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