Au Gabon, les journalistes l’Agence gabonaise de presse, qui dépend du service public, sont dans la détresse. Ils cumulent 10 mois d’arriérés de salaires. Désespérés, près d’une dizaine d'entre eux ont décidé, dans la nuit de dimanche 10 décembre, d’observer une grève de la faim devant le siège de leur entreprise.
Roland Mba est l’un des 50 journalistes contractuels de l’Agence gabonaise de presse (AGP). Il affirme avoir pris sa moustiquaire et des morceaux de carton pour venir camper devant le siège de l’Agence parce qu’il se sent « désespéré, découragé, essoufflé ». Il dénonce pour ses collègues et lui une « humiliation qui n’a plus de nom » et affirme avoir « perdu toute dignité ».
Même son de cloche du côté de cette secrétaire, mère de famille, très énervée, qui se demande comment elle est censée vivre après 10 mois sans salaire. Alors, faute d’autre solution, elle fait « la grève de la faim ».
La vie de ces agents a basculé lorsque l’Etat a coupé le budget d’impression de Gabon Matin, le quotidien édité par l’AGP. Les 50 contractuels recrutés pour remplir les colonnes de ce journal aux côtés de 36 fonctionnaires se sentent oubliés, abandonnés à leur triste sort.
Fidèle Biteghe, administrateur provisoire de l’AGP tente de rassurer les grévistes. Il assure que « des règlements qui sont pendants au Trésor, pourraient permettre de payer, dans les jours qui viennent, au moins trois mois de salaire ».
En attendant, l’outil de production de l’AGP est à l’arrêt quasiment depuis 2012. Les projets de relance de l’AGP, qui se gargarise de son titre ronflant de premier fournisseur de l’information gabonaise, pourrissent dans les tiroirs par manque de budget de fonctionnement.
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