Le Nigeria reconnaît des pourparlers avec Boko Haram pour obtenir la libération des lycéennes de Chibok, aux mains du groupe jihadiste. Abuja le reconnaît pour la première fois. Le ministre de l'Information du Nigeria a dévoilé, vendredi 16 septembre, les grandes lignes de ces négociations menées par les services secrets nigérians pour tenter de rendre à leurs familles les 218 lycéennes toujours retenues par le groupe islamiste qui a fait allégeance à l'organisation Etat islamique.
Les premiers pourparlers « ont eu lieu le 17 juillet 2015 », raconte le ministre de l'Information, soit deux mois après l'élection de Muhammadu Buhari et plus d'un an après l'enlèvement des jeunes filles. Ce jour-là, en échange des lycéennes, Boko Haram réclame la libération de plusieurs de ses prisonniers - et pas des moindres - certains ayant été condamnés pour avoir commandité des attentats meurtriers. Un échange « difficile à accepter », reconnaît le ministre de l'Information, mais à l'époque, explique-t-il, le président Buhari donne son accord, car à ses yeux la libération des jeunes filles dont il a fait une promesse de campagne est « sacro-sainte ». Un mois plus tard, tout semble prêt pour procéder à l'échange, mais au dernier moment, l'opération est annulée. On ignore pour quelles raisons. Depuis, deux autres sessions de négociations ont été organisées, fin 2015 puis début 2016, selon Abuja. Mais là non plus, elles n’ont pas abouti.
Le Nigeria promet de poursuivre ses efforts, mais reconnaît que les divisions grandissantes au sein du groupe islamiste ont sérieusement compliqué la tâche des services de renseignements. Parmi les 276 lycéennes enlevées en avril 2014, 57 avaient réussi à s'échapper juste après le rapt, et seulement l'une d'entre elles a été retrouvée par l'armée. C'était en mai dernier. Et aujourd'hui cela fait 888 jours de détention pour les lycéennes de Chibok.
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