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Afrique

Mali: arrestation de onze opposants politiques

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Mohamed Ali Bathily, ici en 2018. AFP - MICHELE CATTANI

Parmi les onze opposants arrêtés au Mali, plusieurs anciens ministres : Mohamed Ali Bathily du M5 Mali Kura, Yaya Sangaré de l'Adema, ou encore Moustapha Dicko de l'Adema également, au domicile duquel se tenait la réunion.

Les autres sont principalement de hauts dirigeants de partis maliens, dont le Rassemblement pour le Mali (RPM) de l'ancien président (2013-2020) Ibrahim Boubacar Keïta, ou encore le Parti pour le développement économique et la Solidarité, héritiers de l'ex-président (2002-2012) Amadou Toumani Touré.

Tous ont passé la nuit en détention mais, de source policière, les opposants arrêtés ont été séparés en deux groupes : certains sont actuellement dans les locaux de la BIJ, la brigade d'investigation judiciaire, d'autres dans le camp un de la gendarmerie de Bamako.

Début avril, les autorités maliennes de transition ont interdit toute activité politique, des partis ou des associations maliennes.

Lors de la réunion de jeudi soir, les cadres de l'opposition préparaient un projet de règlement intérieur de leur plateforme et un plan d'action, avec notamment l'organisation de conférences de presse et de rassemblements. Avec pour objectif : le retour à l'ordre constitutionnel.

Ils devraient être présentés à un procureur rapidement

Les onze cadres politiques arrêtés devraient être présentés à un procureur rapidement, peut-être aujourd'hui même.

Leurs proches craignent qu'ils ne soient accusés de « tentative de déstabilisation de l'État » ou « d’atteinte à la sécurité de l'État », comme c'est devenu monnaie courante au Mali dans le cadre de procédures visant à éteindre les voix trop critiques du régime en place.

Le statut d'avocat de l'ancien ministre Bathily pourrait avoir des conséquences sur la procédure, celui-ci prévoyant certaines modalités spécifiques.

La plateforme d'opposition du 31 mars estime dans son communiqué que « ces pratiques d'une autre époque [...] ne font que confirmer le chemin de la dictature emprunté par "les autorités en place" », « dans le seul but de s'éterniser au pouvoir et de réduire au silence toutes les voix démocratiques ».


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