Les pluies qui se sont abattues sur la capitale malienne toute la journée du samedi 17 août 2024 ont fait d’énormes dégâts notamment dans la commune VI. Le quartier de Missabougou de nombreuses familles continuent de réparer les dégâts causés par les eaux.
C’est très difficilement que Kadidia Dégoga parvient à rejoindre sa chambre et ses effets, du moins ce qu’il en reste. Elle et sa famille font partie des nombreuses victimes des inondations du quartier de Missabougou. Étant au marché quand il a commencé à pleuvoir, il a fallu la dextérité de son mari revenu très vite de son chantier pour sauver la vie des enfants qui sont pris au piège par les eaux. “ J’ai appelé mon mari qui est rentré très vite. C’est à l’aide des caisses de bananes qu’il a transporté les enfants sur les eaux qui était déjà montées pour les mettre à l’abri au bord du goudron”, explique Aminata Dégoga.
Tous les habits mouillés, certains emportés par les eaux, d’autres en train de sécher au soleil en même temps que le Coran et les livres de N’Ko, ce sont les pieds dans l’eau et le regard inquiet que cette famille a veillé, craignant d’être à nouveau surpris par les eaux.
Aminata Dégoga ajoute que sa famille et elle vivent dans le quartier depuis un an, mais un an, mais même ceux qui y résident depuis «30 ans disent n’avoir jamais vu une telle montée des eaux ».
Non loin, la famille Traoré aussi a vécu la même scène. Ce matin, tout ce qui était dans les maisons se trouvent entreposés dans la cour en attendant de faire le ménage. « C’est ma sœur qui a tiré mon enfant des eaux. Nous avons quitté la maison pour trouver refuge ailleurs. Les hommes qui sont restés sur place ont pu sauver les céréales sinon les eaux ont emporté beaucoup de choses », avance Korotoumou Traoré, une autre sinistrée
Pour les habitan qui disent vivre ce calvaire depuis plusieurs années, la solution serait de faciliter l’évacuation des eaux de ruissellements de plus de sept quartiers qui transitent par le canal avant d’être déversées dans le fleuve. C’est ce que soutient Siaka Traoré, conseiller du chef de village, « Il faut aller au-delà de ce collecteur et faire carrément un pont qui va permettre l’écoulement facile des eaux de grandes quantités. Sinon ce seul canal ne peut pas évacuer correctement les eaux et il y aura toujours des inondations ici », dit-il.
Pour d’autres témoins, le problème serait dû aux nombreuses constructions illégales qui obstruent le passage de l’eau, d’où ces inondations dans ce quartier de la commune VI du district de Bamako.
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