L’organisation sous-régionale menace de se prononcer sur de nouvelles sanctions en janvier 2022 si la situation n'évolue pas. Ces conclusions étaient très attendues à Bamako et font réagir les partis politiques.
Dimanche 12 décembre, la Cédéao, qui a suspendu le Mali de ses instances, continue de maintenir la pression sur le pays, sans toutefois prononcer un nouveau régime de sanction. Les neufs chefs d'États présents ont affiché leur unité et leur fermeté, rapporte Serge Daniel, envoyé spécial à Abuja.
« Ils ont souhaité qu'au plus tard fin décembre 2021, on puisse avoir des actions encore plus précises et concrètes qui soient réalisées et qui montrent que nous sommes dans une dynamique d'avoir des élections en février 2022 », a déclaré Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Cédéao.
Déjà sous sanction individuelles mais aussi institutionnelles – le siège du M ali à la réunion est resté par exemple vide –, Bamako s’expose à des sanctions additionnelles « début janvier 2022 » si les lignes ne bougent pas, ajoute par ailleurs le président de la Commission. Un avertissement mais pas de sanction ; une décision qui relève du pragmatisme pour Jeanmille Bittar, porte-parole du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) et proche des autorités actuelles.
« Les autorités et la Cédéao savent qu’à partir de janvier, elles auront un chronogramme, explique-t-il à Kaourou Magassa, notre correspondant à Bamako. Et si elles décident de durcir le ton en janvier, ça risque d’aller à la casse. C’est comme en Guinée, nous sommes dans une logique de reconstruction. Si cette Cédéao veut aider le Mali, on doit multiplier les efforts pour rétablir la sécurité. »
« Amorcer le retour vers un ordre constitutionnel »
Le M5-RPF prône un prolongement de la transition. À l’inverse, Amadou Koïta, président du Parti socialiste et membre du regroupement des partis politiques pour une transition réussie, réclame le respect des engagements du pays et des élections en février. Il « demande au président de la transition de tout mettre en œuvre pour ne pas aggraver la situation actuelle et amorcer le retour vers un ordre constitutionnel ».
Pour Amadou Koïta, le pays est déjà sanctionné par la gravité de la crise sécuritaire et le nombre de victimes qui en découle : « Si d’autres sanctions s’ajoutent, le pays sera dans une situation apocalyptique. »
Une délégation de la Cédéao se rendra en principe bientôt à Bamako pour faire officiellement passer les messages annoncés dimanche.
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