La Haute Autorité de la Communication (HAC) du Mali a ordonné le retrait des services de la chaîne de télévision française LCI des bouquets de tous les distributeurs de services de radiodiffusion sonore ou télévisuelle autorisés au Mali.
Une suspension, d’une durée de deux mois, a été décrétée contre la chaîne française LCI, suite à la diffusion d’une émission intitulée « Wagner décimé au Mali : La main de Kiev » le 27 juillet 2024, dans laquelle plusieurs violations des dispositions légales et réglementaires ont été relevées.
La décision adoptée par le Collège de la Haute autorité de la communication, s’appuie sur plusieurs textes législatifs et réglementaires, notamment la Constitution malienne, la Charte de la Transition révisée en 2022, ainsi que diverses lois et décrets encadrant les services de communication audiovisuelle privés au Mali. Parmi les infractions relevées, la HAC pointe particulièrement du doigt les propos tenus par le Colonel Michel Goya, consultant militaire de LCI, au cours de l’émission. Ce dernier aurait « prononcé des propos de dénigrement, des affirmations gratuites et des fausses accusations d’exactions contre les Forces armées maliennes et leurs partenaires russes« .
La HAC justifie cette mesure en évoquant les graves violations des dispositions légales maliennes en matière de presse, en particulier l’article 39 de la loi n°00-046 du 07 juillet 2000 et l’article 2 de la loi n°2012-019 du 12 mars 2012 relatives aux services privés de communication audiovisuelle. « Certaines affirmations de l’invité sont assimilables à l’apologie du terrorisme et l’incitation à la déstabilisation« , précise la HAC dans sa décision.
Cette suspension de LCI s’inscrit dans une série de mesures similaires prises par les autorités maliennes à l’encontre des médias français. En mars 2022, les chaînes France 24 et la radio RFI avaient été suspendues pour avoir diffusé ce que le gouvernement malien qualifiait de « fausses allégations visant à déstabiliser le gouvernement« . Ces sanctions avaient déjà soulevé de vives critiques de la part des défenseurs de la liberté de la presse, qui y voyaient une volonté de contrôler strictement le discours médiatique et d’empêcher toute remise en question de la gestion du pays.
Par ailleurs, certaines fréquences utilisées par ces médias avaient été complètement retirées, limitant ainsi leur portée et leur accès au public malien.
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