Stockholm dit prendre note de la décision des autorités maliennes d’expulser sol ambassadeur à Bamako, et évalue actuellement les mesures à prendre en réponse à cet incident.
La Suède a exprimé sa profonde préoccupation suite à la décision du Mali qui a demandé à son ambassadeur, Kristina Kuhnel, de quitter le pays.
Dans une déclaration officielle publiée le 9 août 2024, le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billström, a indiqué que le gouvernement suédois a pris note de cette décision et qu’il évalue actuellement les mesures à prendre en réponse à cet incident.
Cette situation survient alors que la Suède avait déjà décidé depuis décembre 2023, de mettre fin à son aide au développement au Mali et de fermer son ambassade à Bamako d’ici la fin de 2024.
Un contexte de tensions croissantes
Cette crise diplomatique est le dernier épisode d’une série de tensions croissantes entre les deux pays. Tout a commencé en juin 2024, lorsque la Suède a annoncé la fermeture de ses ambassades au Mali et au Burkina Faso, invoquant la dégradation de la sécurité dans ces deux pays.
Cette décision faisait suite à l’aggravation de la situation sécuritaire dans la région, où la montée en puissance de groupes armés et l’instabilité politique ont rendu de plus en plus difficile le maintien de la présence diplomatique suédoise.
Cependant, ce qui a véritablement mis le feu aux poudres, c’est la réaction du Mali aux déclarations du ministre suédois de la Coopération internationale et du Commerce extérieur, Johan Forssell. Ce dernier avait, en effet, exprimé son mécontentement face à la rupture des relations diplomatiques entre le Mali et l’Ukraine.
Forssell avait critiqué cette décision et annoncé que la Suède ne pouvait pas continuer à soutenir un pays qui adopte une position favorable à l’agression russe en Ukraine, tout en recevant des millions de couronnes suédoises en aide au développement.
En réponse, le gouvernement malien a non seulement déclaré l’ambassadeur suédois persona non grata, mais a également exigé son départ dans les 72 heures.
Cette décision a été motivée par ce que les autorités maliennes considèrent comme des propos hostiles de la part du ministre suédois, perçus comme une ingérence dans les affaires internes du Mali.
Un avenir incertain pour les relations suédo-maliennes
Alors que le gouvernement suédois réfléchit aux prochaines étapes à suivre, les relations entre la Suède et le Mali semblent être à un point de non-retour.
Le Mali, qui ne dispose pas de mission diplomatique à Stockholm, se retrouve désormais sans représentation suédoise sur son territoire, une situation qui complique encore davantage les perspectives de dialogue et de coopération entre les deux nations.
Cette situation intervient dans un contexte plus large où les relations entre les pays européens et les États du Sahel sont de plus en plus tendues, notamment en raison des différends sur les questions de sécurité, de développement, et des alliances géopolitiques.
Le retrait suédois du Mali et du Burkina Faso pourrait signaler un réalignement des priorités suédoises en Afrique de l’Ouest. Stockholm a déjà annoncé son intention d’ouvrir une nouvelle ambassade à Dakar en 2025, en coopération avec le Sénégal.
La décision du Mali de rompre ses relations diplomatiques avec l’Ukraine, qu’il accuse de soutenir des groupes rebelles, a également suscité des réactions internationales, le Niger ayant suivi l’exemple malien en coupant lui aussi ses liens avec Kiev.
Cette dynamique de rupture des relations avec l’Ukraine semble avoir des répercussions sur la coopération internationale dans la région, exacerbant les tensions existantes et isolant davantage le Mali sur la scène diplomatique.
La situation demeure donc incertaine, et les prochains jours seront cruciaux pour déterminer si une escalade peut être évitée ou si une nouvelle crise diplomatique se profile à l’horizon entre la Suède et le Mali.
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