Un prêtre catholique de nationalité allemande, le père Hans-Joachim Lohre surnommé « Père Ha-Jo », disparu de manière spectaculaire à Bamako, en novembre 2022, a finalement été retrouvé hier dimanche 26 novembre. Il a même été rapatrié dans son pays dans la plus grande discrétion.
Enlevé à Bamako
Considéré comme un enlèvement par plusieurs sources, la disparition du prêtre Hans-Joachim Lohre, n’a jamais été revendiquée.
Toutefois, en dépit de l’absence de revendication, le mode opératoire utilisé avait les allures d’un enlèvement. En effet, son véhicule a été retrouvé vide et les portières ouvertes. Durant cette même soirée du 20 novembre 2022 où il avait disparu, il était attendu pour la célébration d’une messe.
Même si le mobile de cet enlèvement encore moins l’identité des auteurs, n’ont pas été dévoilés, la piste jihadiste est tout de même privilégiée.
Généralement, ce sont les insurgés islamistes, notamment du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) – principale filiale d’Al-Qaïda au Sahel – qui peuvent garder leurs otages le plus longtemps possible avant de les libérer moyennant le paiement d’une rançon. Quelques fois, ils peuvent aussi associer à leur contrepartie la relaxe de certains de leurs détenus dans les Etats du Sahel.
C’était le cas notamment en octobre 2020 lorsque feu Soumaila Cissé et trois otages occidentaux ont été libérés en échange de celle d’environ 200 éléments réclamés par les jihadistes. Lors de cette opération, des sources ont également indiqué le paiement de plusieurs millions d’euros.
S’agissant du cas du prêtre allemand Hans-Joachim Lohre, il a été rapatrié sans qu’aucune précision ne soit fournie sur son état de santé ainsi que ses conditions de détention et de libération. Mais des sources évoquent le paiement d’une rançon dont le montant n’a pas été dévoilé.
Tout compte fait, sa libération s’apparente à celle de son compatriote, l’humanitaire Jörg Lange, enlevé le 11 avril 2018 dans l’ouest du Niger et libéré en décembre 2022. Là encore de nombreuses sources évoquent le paiement d’une rançon de plusieurs millions d’euros.
Plusieurs otages occidentaux encore entre les mains des jihadistes
Membre de la Société des missionnaires d’Afrique dits Pères blancs, le père Hans-Joachim Lohre vivait au Mali depuis une trentaine d’années.
Il enseignait dans la capitale malienne à l’Institut de formation islamo-chrétienne, qui reçoit des étudiants venus d’Afrique. Il était aussi secrétaire national d’une commission de dialogue interreligieux.
Un certain nombre d’otages étrangers restent détenus au Sahel. Parmi les eux, figurent le Sud-Africain Gerco van Deventer, enlevé depuis 2017 ainsi qu’un couple d’Italiens Rocco Antonio Langone, Maria Donata Caivano et leur fils, Giovanni Rangone, âgé de 43 ans, enlevés dans la nuit du 19 au 20 mai 2022, à Sincina, près de Koutiala.
Le paiement de rançon, bien que dénoncé par plusieurs milieux, continue d’être pratiqué par certains pays et organisations en contrepartie de la libération de leurs éléments pris en otages.
Cette pratique permet aux groupes jihadistes de s’équiper en armement et d’entretenir leurs combattants pour continuer leurs activités.
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