Les militaires du Conseil national de transition (CNT), au pouvoir depuis 2020, intensifient les liens entre le Mali et la Russie, en ratifiant un accord de coopération militaire et technique. Avec des volets économiques et humanitaires, entre autres.
Le Conseil national de transition (CNT) a approuvé à l’unanimité, le jeudi 4 juillet, un projet de loi du gouvernement de Chogel Kokala Maïga, ratifiant un accord de coopération militaire et technique entre le Mali et la Fédération de Russie.
Cet accord, validé par le gouvernement en conseil des ministres en avril 2024, constitue une étape majeure dans le renforcement des relations bilatérales. Il vise à intensifier les efforts de lutte contre le terrorisme et à améliorer l’efficacité des forces armées maliennes.
Selon les termes de l’accord, des instructeurs russes formeront des soldats et officiers de police maliens. De plus, des équipements militaires seront fournis pour renforcer la capacité de défense du pays.
Depuis le deuxième coup d’État de 2021, la Russie a livré de nombreux équipements militaires au Mali, bien que les détails de ces contrats n’aient pas été dévoilés.
À la suite des coups d’État de 2020 et 2021, le Mali s’est tourné vers la Russie comme principal partenaire militaire, accélérant le départ des troupes françaises de Barkhane du pays. Les puissances occidentales ont accusé le Mali de déployer des mercenaires du groupe Wagner. Cependant, Bamako a toujours nié ces allégations, affirmant que les Russes présents au Mali sont des instructeurs venus former les forces armées maliennes.
Malgré cette coopération renforcée, la situation sécuritaire ne s’est pas significativement améliorée. Les attaques continuent et les victimes, notamment civiles, ne cessent d’augmenter. Le lundi 1er juillet, une attaque dans la région de Bandiagara a fait une vingtaine de victimes. De plus, des groupes terroristes comme le JNIM (sigle arabe du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans ) et l’EIGS (l’État islamique dans le Grand Sahara) mènent régulièrement des attaques meurtrières, soulignant la persistance de l’insécurité.
En plus de la coopération militaire, l’accord inclut des volets économiques et humanitaires. En janvier 2024, des sources concordantes ont confirmé que la Russie a livré 25 000 tonnes de blé et 17 000 tonnes de carburant au Mali pour soutenir la sécurité alimentaire et énergétique. Ces gestes s’inscrivent dans une stratégie plus large de la Russie pour étendre son influence en Afrique en remplaçant les anciennes puissances coloniales, comme la France.
Lors de la visite du ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, à Moscou le 28 février 2024, les deux parties ont également discuté de la coopération dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et des mines.
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