Tôt ce mardi 7 novembre, des hommes armés non identifiés ont immobilisé un véhicule à bord duquel se trouvaient plusieurs animateurs de radios dans la région de Gao avant de débarquer tous les passagers.
Le bilan fait état d’au moins un mort, en l’occurrence Abdoul Aziz Djibrilla, animateur de la radio Naata de Labbezanga, une localité située dans la région de Gao, frontalière au Niger. Les assaillants ont également blessé Harouna Attino, animateur à la radio Alafia d’Ansongo. Avant de se retirer des lieux, ils ont enlevé le Directeur de Radio Coton d’Ansongo Saleck Ag Jiddou dit Zeidane et son animateur Moustaph Koné.
Cette attaque survient au lendemain d’une autre perpétrée sur le même axe routier (Gao-Ansongo) contre des humanitaires de l’ONG « Action contre la faim » (ACF). Un assistant chef de projet RRM (Mécanisme de Réponse Rapide) – destiné à apporter une assistance d’urgence à des déplacés – a été tué à bout portant et un enquêteur qui l’accompagnait a été blessé. Tous deux partaient à Ansongo, en provenance de Gao.
Cet axe routier fait partie de l’un des plus dangereux que compte le pays. Les terroristes de l’Etat Islamique au Sahel (EIS) y opèrent en toute impunité.
Outre les attaques meurtrières, cette zone connaît également d’autres actes comme des enlèvements de bétail et de personnes, des demandes de rançons, des assassinats ciblés, le vol des enlèvements de bétail et de personnes, des braquages, etc. Ces faits sont très fréquents sur les axes routiers reliant Gao-Ansongo, Gao-Bourem et Gao-Labbezanga.
Cette situation intervient alors qu’il y a quelques jours soit le 2 novembre dernier, on commémorait la décennie de l’enlèvement suivi du meurtre de deux envoyés spéciaux de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon. D’autres journalistes sont toujours introuvables au Mali depuis leur enlèvement. C’est le cas de Birama Touré, disparu depuis janvier 2016, Hamadoun Nialibouly et Moussa M’Bana Dicko, enlevés en 2020 dans la région de Mopti. Les humanitaires ne sont pas également épargnés.
Dans un rapport publié en 2022, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali a indiqué que 56 % du nombre total de victimes étaient des civils totalisant au moins 1 092 morts.
Ces violences sont en grande partie attribuées à divers groupes, notamment des groupes extrémistes affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et à l’EIS.
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