« Nous sommes prêts, dans les prochaines heures, si la situation n'était pas clarifiée, à prendre des sanctions ciblées » contre les protagonistes, a affirmé Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse.
L'homme fort du pouvoir malien, le colonel Assimi Goïta, a indiqué mardi avoir déchargé de leurs prérogatives le président et le Premier ministre de transition, coupables selon lui de tentative de « sabotage », dans ce qui s'apparente à un deuxième putsch en neuf mois.
« Nous avons condamné avec la plus grande fermeté l'arrestation du président de la transition, de son Premier ministre et de leurs collaborateurs », a rapporté Emmanuel Macron. « Ce qui a été conduit par les militaires putschistes est un coup d'État dans le coup d'État inacceptable, qui appelle notre condamnation immédiate », a dit le président français.
Dans une déclaration de reprise en main malgré l'atterrement causé chez les Maliens et la large réprobation internationale, le colonel Goïta a reproché au président Bah N’Daw et au Premier ministre Moctar Ouane d'avoir formé un nouveau gouvernement sans le consulter, bien qu'il soit en charge de la défense et de la sécurité, domaines cruciaux dans le pays sahélien en pleine tourmente.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a, quelques minutes avant Emmanuel Macron, indiqué devant l'Assemblée nationale que la France demandait une réunion d'urgence devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Elle « condamne avec la plus grande fermeté ce coup de force », « exige la libération des autorités » et « la reprise immédiate du cours normal de la transition », a déclaré M. Le Drian.
Selon lui, « le caractère civil de la transition est une condition sine qua non de la crédibilité du processus de transition et du soutien que les partenaires internationaux peuvent apporter aux autorités maliennes ».
« Si d'aventure il n'y avait pas un retour à l'ordre de la transition, nous prendrions des mesures immédiates de ciblage contre les responsables militaires et politiques qui entravent la transition », a averti le ministre français.
La Minusma, l'Union africaine (UA), les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont aussi condamné « fermement la tentative de coup de force ».
Ils ont rejeté par avance tout fait accompli, y compris une éventuelle démission forcée des dirigeants arrêtés.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi « au calme » au Mali et à la « libération inconditionnelle » de MM. N’Daw et Ouane.
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