Avant de rentrer dans la cour de la prison civile de Bamako après son inculpation, Issa Kaou N’Djim a murmuré, un brin fataliste, selon un témoin : « Tout ce que Dieu fait bon... »
Quelques instants avant, il était devant le tribunal de la Commune 4 de Bamako, dont le procureur Idrissa Hamidou Touré est actuellement l’un des hommes les plus redoutés de la capitale malienne. C’est l’un de ses substituts qui a inculpé le quatrième vice-président du Conseil national de transition, l’organe législatif, pour « troubles à l’ordre public et atteinte au crédit de l’État ».
L’affaire commence en début juillet. Dans l’une des sorties médiatiques sur les réseaux sociaux qu’il affectionne, Issa Kaou N’Djim a critiqué les autorités maliennes de transition. Il soutient officiellement le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, qu’il qualifie d'« imperturbable », mais est très critique à l’endroit du Premier ministre Choguel Maïga qui, pour lui, « n’est pas l’homme de la situation ».
La dernière sortie de Kaou N’Djim, avant son interpellation, est encore une critique acerbe contre le chef du gouvernement malien après la décision du Mali de déclarer persona non grata le représentant spécial de la Cédéao au Mali.
L’avocat de Issa Kaou N'Djim, Me Kassoum Tapo, dénonce une arrestation « arbitraire » parce que, selon lui, son client est couvert par l’immunité parlementaire. « Je ne vais pas commencer avec vous ma plaidoirie, mais il est clair, mon client à l’immunité parlementaire, et il n’a par ailleurs rien à se reprocher », affirme son avocat avant le procès. Juste avant son procès son moral est en tout cas « au beau fixe, il est prêt à se défendre », explique son entourage.
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