Le Conseil supérieur de l’éducation a révélé les résultats d’une enquête sur le niveau des élèves arrivant au lycée. Les chiffres sont accablants.
Nouveau rapport et nouveaux chiffres alarmants sur la qualité de l’enseignement au Maroc. Cette fois-ci, l’état des lieux catastrophique est dressé par l’Instance nationale d’évaluation, dirigée par Rahma Bourqia et dépendante du très officiel Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), présidé par Omar Azziman.
Menée sur un échantillon de 34 109 lycéens et 4 606 professeurs, l’enquête a concerné les élèves du tronc commun. Autrement dit, ceux qui viennent de passer au lycée après avoir passé neuf ans sur les bancs d’école… et les résultats sont des plus édifiants. Plus de 75% d’entre eux sont âgés de plus de 15 ans, soit plus que l’âge « normal » pour ce niveau. Et 38% d’ailleurs des élèves de l’échantillon ont redoublé au moins une fois.
Chiffres chocs
L’étude relève surtout que les acquis des élèves des établissements publics et privés sont faibles, avec une légère différence en faveur du privé, particulièrement en français. Dans le détail, les élèves du tronc commun public « Lettres » enregistrent un niveau en arabe classique qui reste loin de la moyenne de 11 points et un niveau en langue française au plus bas avec 23% seulement des objectifs atteints au niveau national dans l’enseignement public. Les élèves scientifiques ne sont pas en reste : 84% d’entre eux ont eu un score en dessous de la moyenne en mathématiques.
Les compétences des enseignants sont également pointées du doigt dans le rapport de Rahma Bourqia : 20% des élèves ont des enseignants qui n’ont pas reçu la formation initiale adéquate dans leurs matières et 60% des élèves ont des enseignants qui n’ont bénéficié d’aucune formation continue au cours des cinq dernières années.
Le constat est donc sans appel : l’école publique a échoué dans sa mission de formation des élèves à cause de multiples dysfonctionnements. La vision stratégique 2015-2030 arrêtée par le CSEFRS est censée renverser la tendance. Mais en attendant, l’école marocaine continuera de produire des cancres.
Avec Jeune Afrique
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