Les autorités avaient interdit tout rassemblement pour raison de sécurité. L'opposition a décidé de braver l'interdiction. Des heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre.
Les services de sécurité ont également arrêté plusieurs figures de la société civile comme Moussa Tchangari. Dans le conflit qui oppose le pouvoir aux anti-loi de finance, une étape semble avoir été franchie.
La tension est vite montée au moment où les policiers tentaient de disperser les premiers attroupements sur le boulevard Zabarcan. Les sympathisants de la société civile n’ayant pas pu se rassembler sur la grande place de l’Assemblée nationale, fortement gardée par la police, ils ont convergé vers la place Toumon, point de départ de la marche interdite.
Les manifestants ont jeté des pierres, des barricades et des pneus ont été enflammés. « On veut empêcher les véhicules d'aller vite,explique Mamoudou, pour que l'on puisse se replier. »
Là également, le dispositif musclé de la police a été dissuasif. Très vite, la police a eu le dessus avec quelques tirs de grenades lacrymogènes et des courses poursuites dans le quartier Nouveau Marché. Les pneus enflammés sur certains carrefours ont également été maîtrisés et la circulation rétablie.
Deux leaders arrêtés
Au total, une dizaine de personnes ont été interpellées au siège de l’association Alternative Espaces Citoyens et gardées à l’Ecole de la police nationale. Son secrétaire général Moussa Tchangari a été arrêté par la police. « Ils l'ont interpellé devant tout le monde pour l'amener quelque part, on ne sait pas où il est actuellement », explique Djhori Ibrahim.
Au siège du Mouvement pour une Citoyenneté responsable (MPCR), les acteurs de la société civile suivent de près la situation dans les rues. Plusieurs leaders de la société civile ont été surpris en réunion. Tous ont été embarqués. Dans la voiture qui les emmenait à l'Ecole de la police nationale, Ali Idrissa, leur leader et coordinateur du Rotab Niger, a appelé le peuple à manifester. « Il y aura d'autres manifestations après celle-ci, assurait auparavant Ali Idrissa. Nous avons appelé à une ville morte jusqu'au 2 avril, jusqu'à ce que ce régime puisse écouter le peuple. »
Après un quart de siècle d'expérience démocratique, ces arrestations sont une régression terrible pour notre pays. Des milliers de citoyens sortent pour dire leur refus de certaines mesures contenues dans la loi de finances. Cela ne va pas nous intimider. Nous allons continuer à nous battre parce que ce combat est un combat citoyen de tous les Tchadiens.
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