A l’image du Mali et du Burkina, le Niger est confronté à une insurrection jihadiste depuis plusieurs années.
Les autorités nigériennes ont récemment intercepté une importante quantité de matériel potentiellement destinée à des groupes armés terroristes. Selon Télé Sahel, la télévision nationale, les services douaniers ont saisi 602 motos transportées par 62 camions. Ces véhicules, en provenance d’un port du golfe de Guinée, avaient contourné les procédures légales d’importation, ce qui a soulevé des inquiétudes parmi les autorités.
Le jeudi 29 août, le général de brigade Mohamed Toumba, ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire, s’est rendu à la douane de la rive droite de Niamey pour inspecter la saisie. Cette visite avait pour but d’évaluer l’ampleur de la confiscation et de remercier les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) pour leur travail remarquable.
« Ces motos étaient destinées à renforcer les capacités des groupes armés terroristes pour poursuivre la déstabilisation et la désolation parmi la population nigérienne », a déclaré le général Toumba. Il a précisé que ces 602 motos auraient pu permettre de déplacer environ 1000 personnes, soit l’équivalent d’un bataillon entier. Dans le Sahel, les motos sont particulièrement prisées par les groupes jihadistes, qui les utilisent fréquemment pour se déplacer rapidement.
Face à cette menace, le ministre a appelé à une vigilance accrue des forces de sécurité, notamment aux frontières du pays. « Il est essentiel que nos forces de défense et de sécurité maintiennent une vigilance renforcée, non seulement à la frontière sud par laquelle ce matériel est entré, mais également sur toutes les autres frontières », a-t-il souligné.
Le général Toumba a également insisté sur l’importance de la coopération entre les forces de sécurité et la population. Il a encouragé les citoyens à signaler toute activité suspecte. « Si vous observez quelque chose d’inhabituel, n’hésitez pas à contacter les forces de défense et de sécurité pour donner l’alerte », a-t-il demandé.
Cette saisie intervient dans un contexte de détérioration de la situation sécuritaire au Niger. Les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique ont intensifié leurs attaques ces derniers mois, mettant à rude épreuve les forces de défense et de sécurité. La dernière attaque en date, revendiquée par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, a ciblé des militaires nigériens à Samira, dans la région de Tillaberi (ouest), faisant sept morts parmi les membres de la garde nationale. Le ministre a rappelé que la lutte contre le terrorisme est « un combat commun et national, impliquant tout le monde », et a appelé à l’unité nationale face à cette menace.
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