Cet enlèvement rappelle cruellement celui survenu il y a à peine plus de deux mois dans l’état de Katsina, quand 344 écoliers avaient été capturés avant d’être relâchés quelques jours plus tard – une opération revendiquée par Boko Haram. Cette nouvelle attaque contre une école est unanimement dénoncée à l'extérieur du pays. L’ONU condamne un acte « odieux » et l’ONG Amnesty International évoque « un crime de guerre ».
Sur le plan politique, les gouverneurs du Nord du Nigeria ont regretté un « acte intolérable » alors que le Sénat demande à ce qu’un « état d’urgence sécuritaire » soit déclaré. Des renforts policiers ont été déployés dans la zone et le président Muhammadu Buhari a ordonné aux forces de sécurité de ramener les otages « sain et saufs ».
Dans l’État du Niger, le gouverneur Abubakar Sani Bello admet que « les tensions sont vives et que la situation est sérieuse ».
De fait, c’est le deuxième enlèvement de masse en moins d’une semaine dans cette région du centre ouest du Nigeria. Dimanche, au moins 21 passagers d’un bus ont été kidnappés par des hommes armés qui ont publié ce mercredi, une vidéo pour demander le versement d’une rançon.
Un marché fermement rejeté par le gouverneur de l’État du Niger, qui a déclaré « que ce n’est pas la politique du gouvernement (…) puisque les bandits utilisent ensuite cet argent pour acheter des armes plus sophistiquées et faire encore plus de dégâts ».
Les bandes criminelles mises en cause affirment régulièrement agir pour le compte de groupes jihadistes notamment Boko Haram. Mais en dépit des revendications, et surtout depuis l’enlèvement en 2014 de près de 300 lycéennes à Chibok dans le Nord, la plus grande réserve s’impose face à ces revendications. C’est l’analyse de Marc Antoine Pérouse de Montclos, spécialiste du Nigeria. Il est directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article