Alors que l’offensive contre Boko Haram se poursuit, des humanitaires appellent les autorités nigérianes à réfléchir d'ores et déjà à la démobilisation des milices qui s'annonce. Des dizaines de milliers de jeunes gens ont combattu dans les deux camps. Et le DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion) qui suit habituellement un conflit pourrait se révéler plus délicate qu'ailleurs.
Le conflit est loin d’être terminé dans le nord-est du Nigeria, mais il faut déjà penser à la démobilisation des miliciens. C’est du moins le point de vue de l’ONG britannique, Mercy Corps, qui estime que des dizaines de milliers de jeunes combattants seront bientôt appelés à déposer leurs armes.
Certains se sont battus pour l'organisation Etat islamique en Afrique de l'Ouest, d’autres, notamment des chasseurs traditionnels, pour les forces de sécurité. Mais les uns et les autres auront les mêmes besoins quand les armes se tairont, selon Ghilda Chrabieh, une responsable de l’ONG Mercy Corps à Abuja : « La plupart des adolescents n’ont pas vraiment les moyens ou les opportunités pour établir une vie meilleure. Alors effectivement, il faut qu’on assure leur protection et leur fournir du soutien en partie psychologique, mais ensuite leur fournir le support financier en partenariat avec le secteur privé et le secteur public ».
Le Nigeria a déjà mis sur pied un programme de « déradicalisation » pour les jihadistes : ceux qui acceptent d’y participer bénéficient d’une amnistie. Mais leur retour dans leurs villages d’origine risque de poser problème. Leurs anciens voisins ne vont pas tous accueillir les ex-Boko Haram à bras ouverts. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées par le conflit depuis six ans, et la réconciliation ne va pas de soi.
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