Les 82 écolières nigérianes qui ont été libérées du groupe jihadiste Boko Haram après plus de trois ans de captivité, devront patienter avant de retrouver leurs familles, a déclaré à l'AFP un représentant des parents. Yakubu Nkeki, chef du "collectif des parents des filles kidnappées de Chibok", a affirmé que ces derniers ne pourraient voir leurs filles que sur autorisation du gouvernement.
"Cela peut prendre du temps, car les filles sont actuellement soumises à des tests médicaux et psychologiques pour s'assurer qu'elles sont dans le meilleur état", a-t-il déclaré à l'AFP. Les adolescentes ont été libérées samedi après des semaines de négociations, en échange de plusieurs combattants jihadistes détenus par les autorités nigérianes. "Ça ne nous dérange pas d'attendre ... Leur santé et leur bien-être sont notre priorité et une telle évaluation prend du temps, en particulier avec un si grand nombre de filles", a-t-il ajouté. M. Nkeki a affirmé avoir pu rencontrer brièvement les 82 jeunes filles libérées, dont sa nièce, "en bon état et de très bonne humeur".
Selon lui, toutes font bien partie du groupe de lycéennes enlevées en 2014. Des photographies des filles libérées ont par ailleurs été envoyées à Chibok et dans les villages environnants pour permettre à leurs parents de vérifier leur identité. La suspicion est généralement très forte dans les communautés pour connaître leur degré de sympathie et d'affiliation au groupe jihadiste.
Toute personne qui a vécu dans des villages tenus par Boko Haram, ou kidnappée par le groupe doit procéder à des "screenings" (vérifications) par l'armée, pour des durées aléatoires et pendant parfois plusieurs mois. Selon la présidence nigériane, une lycéenne de Chibok a refusé d'être libérée, déclarant qu'"elle était bien" et "mariée" à un combattant de Boko Haram. Au total, 276 filles avaient été enlevées en avril 2014 dans leur lycée à Chibok (Nord-Est), suscitant une vague d'indignation internationale.
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