Une explosion dans une raffinerie clandestine a fait au moins 110 morts dans la région pétrolière du delta du Niger, dans le sud du Nigeria, déjà dévastée par des décennies de vandalisme et d'exploitation illégale d'hydrocarbures.
L'explosion s'est produite vendredi soir 22 avril sur un site illégal situé entre les États pétroliers de Rivers et d'Imo, selon la police et les services de secours. « Le nouveau bilan est désormais de 110 morts, contre 80 dans le précédent, car plusieurs personnes gravement brûlées ont succombé à leurs blessures », a déclaré à l'AFP Ifeanyi Nnaji, un responsable local de l'Agence nationale de gestion des urgences (NEMA).
« Nous avons appris que de nombreux corps se trouvaient dans la brousse et les forêts avoisinantes », a-t-il ajouté, précisant que plusieurs véhicules et jerricans calcinés jonchaient le sol noirci de pétrole.
La police a confirmé que l'explosion avait eu lieu sur le site d'une raffinerie illégale où des opérateurs et leurs clients s'étaient rassemblés pour se livrer au trafic. « Plusieurs corps brûlés, méconnaissables, sont étendus sur le sol, alors que d'autres, qui ont essayé de fuir en courant, pendent des branches des arbres », a également témoigné Fyneface Dumnamene, directeur de l'ONG Youths and Environmental Advocacy Centre (YEAC).
Il y avait des êtres humains brûlés au point de ne pas être identifiables. Il m’était difficile de supporter ce que j’ai vu sur les lieux de l’explosion. Il y avait des corps morts littéralement partout. Ce qui m’a le plus terrifié c’est de voir cette femme enceinte brûlée. C’était terrible à voir. Certains ont couru jusqu’à la rivière Orashi pour sauver leur peau mais ils se sont noyés. C’est ce qui explique le nombre important de morts.
Longue série d'explosions similaires
Certains médias locaux ont fait état de plus de 100 tués, en majorité des jeunes gens, dans cette explosion qui est la dernière d'une longue série au Nigeria, où ce type de drame est fréquent.
Le président Muhammadu Buhari a évoqué « une catastrophe nationale », dans une déclaration publiée par ses services. Il a également appelé les forces de l'ordre à intensifier la répression des raffineries clandestines.
Une enquête a été diligentée pour déterminer ce qui a provoqué l'explosion survenue vendredi, a affirmé à l'AFP le patron de l'Agence nationale de détection et de réponse aux déversements de pétrole (NOSDRA), Idris Musa. « Les investigations sont en cours et l'incendie qui faisait rage après l'explosion s'est calmé », a-t-il précisé.
Le propriétaire de la raffinerie illégale est notamment recherché.
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