L’affaire Bobi Wine en Ouganda : un tribunal de Kampala a décidé de libérer sous caution le chanteur et opposant Bobi Wine. Ce député de l'opposition, dont le vrai nom est Robert Kyagulanyi, devrait pouvoir quitter la prison à sécurité maximale où il est incarcéré depuis lundi.
Bobi Wine était inculpé pour avoir été en relation avec une manifestation illégale en juin, manifestation dont le but était de protester contre une taxe sur les réseaux sociaux.
La présence des forces de sécurité était importante ce jeudi matin aux abords du tribunal où Bobi Wine devait être entendu. Ses partisans s’y étaient donné rendez-vous dans l’espoir de voir le chanteur de 37 ans que beaucoup considèrent comme le porte-parole de la jeunesse. Ils ne l’ont pas vu en personne, mais sur un écran vidéo car Bobi Wine n’a pas été autorisé à quitter la prison où il a passé trois nuits pour assister à son procès. Cela ne l’a pas empêché de faire une déclaration que ses partisans, réunis au tribunal, ont filmée et fait circuler sur les réseaux sociaux.
Lorsque la juge lui a donné la parole, le député a expliqué qu’il ne s’agissait pas de son procès, mais du procès de la cour. Dans une brève déclaration, il a assuré que seule la vérité avait de l’importance à ses yeux, qu’il avait l’intention de faire ce que la morale lui imposait de faire, sans égard aux conséquences. Il a conclu qu’il était prêt à rester en prison s’il le fallait parce qu’il avait beaucoup de travail à faire, a-t-il précisé, même en prison.
Dans la salle d’audience, quelques-uns de ses partisans, certains portant le béret rouge, l’ont applaudi. Pour un de ses avocats, maître Robert Amsterdam, ces charges sont fabriquées de toute pièce. « Cela fait partie de la feuille de route de la junte. La junte et Museveni veulent contrôler et disqualifier l'opposition parce qu'elles savent que Bobi, s'il devait briguer la présidence, l'emporterait haut la main. » Selon maître Amsterdam, Bobi Wine, qui est déjà accusé de trahison dans une autre affaire, doit s'attendre à faire l'objet d'autres chefs d'accusation.
De son côté, le parquet a demandé à la juge de ne pas libérer Bobi Wine en raison d’un comportement qualifié de « violent ».
La juge a, malgré cela, donné raison au député en lui expliquant, toutefois, qu’il n’était pas autorisé à participer à une quelconque manifestation sur la voie publique et que sa participation à une manifestation entraînerait une suspension de sa libération sous caution.
Le procès devrait commencer le 23 mai.
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