Au Burkina Faso, des chercheurs travaillent sur une nouvelle technologie pour lutter contre la paludisme. Les méthodes actuelles de lutte ont certes permis de baisser le nombre de cas et de décès mais n'ont pas encore permis d'éliminer le paludisme en Afrique. A côté des recherches pour trouver un vaccin, des chercheurs burkinabè de l'Institut de recherche en Sciences de la santé travaillent sur le moustique, vecteur de transmission de la maladie. Ils entendent s'attaquer aux trois espèces de moustiques qui transmettent le paludisme, en tentant leur extermination par une modification génétique. Les mâles stériles seront lâchés dans la nature et cela va freiner leur reproduction et entraînera leur disparition.
C'est une nouvelle technologie qui vise à modifier les moustiques vecteurs du paludisme afin de réduire la transmission de la maladie. L'objectif est de diminuer le nombre de moustiques susceptibles de transmettre la maladie d'une personne à l'autre. Si le mâle stérile s'accouple avec une femelle sauvage, les oeufs obtenus de cet accouplement n'arriveront pas à maturité, donc ne seront pas viables. Ce qui conduira à une disparition des trois catégories de moustiques responsables du paludisme.
Les chercheurs se préparent à lâcher ces males dans certaines localités de l'Ouest du pays afin de voir leur comportement dans la nature. Mais pour cela, il ont besoin d'une autorisation de l'Agence nationale de biosécurité face aux inquiétudes des populations sur les questions liées à ce type de recherche. «Toutes ces préoccupations soulevées aujourd'hui par les populations ont déjà fait l'objet d'évaluations par l'équipe de recherche, explique à RFI le docteur Léa Paré, cochercheure du projet Target Malaria. Mieux encore: la structure nationale qui régule cette recherche travaille aussi sur ces questions des risques. Ce sont des sujets qui sont vraiment très contrôlés ; des évaluations sont faites par des structures compétentes qui vont donner les réponses adéquates à ces préoccupations avant la suite des recherches.»
Une fois finalisée, cette nouvelle technologie sera mise à la disposition des autorités des pays où elle aura été approuvée selon les responsables de la recherche.
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