Les partenaires internationaux du Ghana ont mis en garde contre les conséquences désastreuses de la signature du projet de loi par le président sortant.
Le vice-président ghanéen et candidat du parti au pouvoir à l’élection présidentielle de décembre, Mahamudu Bawumia, a adopté jeudi une position ferme contre les pratiques de l’homosexualité, justifiant son opposition fondée sur des convictions religieuses « sans équivoques« .
M. Bawumia s’est exprimé pour la première fois en public sur l’homosexualité, sujet devenu très sensible au Ghana surtout depuis l’adoption par le Parlement en février d’une loi criminalisant la pratique.
« Il est important de noter que nos normes et valeurs culturelles et sociétales en tant que Ghanéens désapprouvent la pratique de l’homosexualité », a déclaré Mahamudu Bawumia aux milliers de fidèles musulmans à Kumasi, deuxième plus grande ville du Ghana, à l’ occasion de la prière de l’Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan.
« En tant que musulman, ma foi religieuse est donc très strictement opposée à la pratique de l’homosexualité. Il n’y a pas d’équivoques« , at-il ajouté.
Premier candidat musulman du Nouveau parti patriotique (NPP, au pouvoir), Mahamudu Bawumia a affirmé sa volonté de s’opposer à l’homosexualité maintenant et dans son rôle éventuel de président du Ghana, en succession à Nana Akufo-Addo.
Les députés ghanéens ont adopté fin février une loi pénalisant les pratiques homosexuelles dite « des droits sexuels humains et des valeurs familiales ghanéennes », largement interprétée au niveau international.
Selon les dispositions du projet, les personnes se livrant à des activités LGBT+ encourent une peine d’emprisonnement allant de deux mois à trois ans.
En outre, « la promotion » de l’homosexualité est passible d’une peine de prison allant de cinq à 10 ans.
Dans ce qui semble être une mesure de rétorsion, le président du parlement a bloqué l’approbation de la vingtaine de ministres nommés mi-février dans le cadre d’un remaniement ministériel afin de faire pression sur le chef de l’État, qui n ‘a toujours pas promulgué la loi.
Les partenaires internationaux du Ghana ont mis en garde contre les conséquences désastreuses de la signature du projet de loi par M. Akufo-Addo.
Le ministre des Finances a évoqué dans une note interne consultée par des médias le risque d’une perte potentielle de financement de la Banque mondiale s’élevant à 3,8 milliards de dollars au cours des cinq à six prochaines années.
Le Ghana, grand exportateur d’or et de cacao, bénéficie d’un programme d’aide du Fonds monétaire international (FMI) d’un montant de 3 milliards de dollars, après avoir connu sa pire récession économique en 2022, qui s’ est traduit par une inflation record de 50%.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article