« Bravo Emmanuel Macron », a posté sur son compte Facebook Yazid Chalal après l’annonce de la victoire du chef d’En Marche au premier tour de la présidentielle française.
« Il constitue un rempart contre l’extrême droite hostile aux Algériens (…) Il a eu le courage de dénoncer la colonisation », a ajouté cet homme de 52 ans.
En visite à Alger en février où il a été reçu avec les honneurs, M. Macron avait qualifié la longue colonisation française (1830-1962) de « crime contre l’humanité ».
Ses propos ont suscité de la sympathie en Algérie mais soulevé une polémique en France où la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, sa rivale pour le second tour, les a qualifiés de « crime » contre le pays.
A l’issue du premier tour, le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra a rendu hommage à M. Macron en le qualifiant d' »ami de l’Algérie ». Il n’a en revanche pas parlé de Mme Le Pen, dont le père Jean-Marie, qui fut un partisan de l’Algérie française, est honni dans le pays.
Enjeu politique
Avec l’élimination de la course présidentielle de la droite (Les Républicains) et la gauche (Parti socialiste), les victoires de Mme Le Pen et M. Macron ont mis fin au traditionnel clivage qui définit la vie électorale française depuis plus d’un demi-siècle.
« En France, il y a une élection avec un enjeu politique alors qu’en Algérie (…) c’est un scrutin sans enjeu », analyse le sociologue Nacer Djabi.
Le Front de libération nationale (FLN, qui domine le Parlement depuis l’indépendance) et son allié le Rassemblement national démocratique (RND) devraient en effet conserver leur majorité au Parlement, selon les observateurs.
« Ici, les gens suivent la présidentielle française. Les législatives (en Algérie), on s’en fout complètement », lance à la cantonade le serveur d’un restaurant algérois sous les sourires des clients.
Selon M. Djabi, les conséquences d’une victoire de Marine Le Pen seraient « désastreuses ». « Les millions d’Algériens vivant en France et les milliers qui font l’aller-retour entre les deux rives de la Méditerranée vont pâtir de ses positions xénophobes », estime-t-il.
Les Algériens forment une des plus importantes communautés étrangères en France et sont des centaines de milliers à détenir la double nationalité et à voter dans l’Hexagone.
« Il n’y a pas une seule famille algérienne qui n’ait pas un proche en France », note Amar, un médecin septuagénaire dont les deux filles vivent à Paris.
– Les ‘vieux’ au pouvoir –
Après un tassement de l’émigration professionnelle dans les années 70, le mouvement a repris vingt ans après en raison de la guerre civile. Ces derniers temps, ce sont les diplômés de l’enseignement supérieur qui partent par milliers vers la France.
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