Le Zambian Observer a été vivement démenti par les autorités de l’eSwatini mais il a malgré tout suscité un bel émoi dans le royaume en affirmant que son tout-puissant chef avait menacé ses sujets mâles de prison s’ils ne devenaient pas… polygames.
L’affaire est née lundi lorsque le journal en-ligne zambien a publié sur son site un papier au titre particulièrement accrocheur : “épousez plus de deux femmes ou vous irez en prison, déclare le roi Mswati du Swaziland”.
Au milieu de photos de jeunes femmes, le site d’information a expliqué que le monarque du petit pays d’Afrique australe, rebaptisé eSwatini, avait décidé de régler à sa façon la supériorité numérique des femmes sur les hommes dans son pays.
L'article est non seulement une insulte à la monarchie et à la culture de l'eSwatini mais aussi une honte pour le journalisme
“Le roi Mswati III du Swaziland a déclaré (…) qu‘à partir de juin 2019, les hommes devraient épouser plus de deux femmes faute de quoi ils iraient en prison”, écrit le site d’information.
Et d’ajouter, sur la foi d’une prétendue “déclaration royale”, que le souverain de la dernière monarchie absolue africaine n’avait pas hésité à promettre de payer les noces et d’offrir un logement aux nouveaux couples.
La nouvelle a fait les délices des réseaux sociaux, rapidement inondés de photos recyclées de longues files d’hommes prétendûment en train d’assiéger les ambassades d’eSwatini ou même ses frontières pour obéir aux ordres du roi.
L’agitation n’a pas du tout été du goût du gouvernement de Mbabane, dont le porte-parole Percy Simelane s’est fendu d’un communiqué dénonçant un article “malfaisant” et “venimeux”.
“Sa majesté n’a jamais fait une telle déclaration”, a-t-il éructé, “l’article est non seulement une insulte à la monarchie et à la culture de l’eSwatini mais aussi une honte pour le journalisme”.
Le Zambian Observer n’a pu être joint par l’AFP.
Le roi Mswati III, qui a 14 femmes et plus de 25 enfants, est régulièrement décrié pour sa poigne de fer, ses frasques et son train de vie fastueux, dans un pays dont les deux tiers du 1,3 million d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté.
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