Sur fond d'un climat politique tendu, le massacre de plusieurs dizaines de civils dans la nuit de samedi à dimanche à Beni, dans l'est de la RD Congo, a attisé lundi la contestation contre le président Joseph Kabila Le bilan du massacre a été revu à la hausse. Au moins 51 civils ont été « tués à la machette », dans la nuit du 13 août dans les quartiers périphériques de Beni, selon la société civile locale. Quarante-deux, selon le maire de cette ville du nord-est de la RDC.
Dimanche, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais, avait annoncé lui un bilan officiel de 36 morts, estimant que la société civile avançait un décompte macabre qui « n’est pas objectivement vérifiable ».
« Deuil en privé »
Lundi, au premier des trois jours de deuil national décrété par le gouvernement, alors que les drapeaux étaient mis en berne, les Congolais se montraient amers. Dès dimanche, une centaine d’habitants de Beni avaient exprimé leur colère en scandant des slogans hostiles au gouvernement et au président Kabila qui avait promis, 72 heures plus tôt, de tout mettre en oeuvre pour « imposer » la paix et la sécurité à Beni. Signe de défiance ultime, certaines familles ont même refusé de placer leurs défunts à la morgue, préférant « organiser leur deuil en privé et [refusant] que le gouvernement les enterre alors qu’il ne les avait pas sécurisés de leur vivant », a déclaré lundi à Teddy Kataliko, membre de la coordination de la société civile de Beni.
Côté politique, l’ambiance n’était pas meilleure lundi, certains opposants réclamant la démission du pouvoir en place.
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