
En RDC, les mouvements citoyens avaient appelé à manifester dans plusieurs grandes villes du pays, ce lundi 31 juillet. L’objectif est d’obtenir la publication du calendrier électoral. A six mois de la date fixée pour les premiers scrutins, dont la présidentielle, la Commission électorale est claire sur le fait qu'elles n'auront pas lieu dans les délais prévus par l'accord politique signé en décembre dernier. Cet appel des mouvements citoyens avait été relayé par plusieurs grandes figures politiques d'opposition et d'organisations de la société civile, mais finalement, aucun grand rassemblement n’a été signalé dans le pays, alors que plusieurs dizaines d'interpellations ont eu lieu, dont celle de notre correspondant à Goma.
Cela fait presque un an que toute manifestation est interdite en RDC avec des arrêtés, des circulaires ou de simples déclarations aussi parfois des autorités politico-administratives. Officiellement, pour éviter des troubles et des victimes comme ça a pu être le cas en septembre et décembre l'an dernier.
Sans surprise, depuis dimanche soir, la plupart des lieux de manifestation était en effet quadrillé par la police ou l'armée. Mouvements citoyens et société civile ont quand même tenté de braver l'interdit imposé par les autorités, car pour eux, cet interdit est inconstitutionnel. Selon l'un des mouvements citoyens organisateurs, les rassemblements ont été dispersés partout ou presque.
Arrestations signalées à Kinshasa, Goma, Beni, Butembo, Kasindi, Lubumbashi, Mbandaka et Bukavu. Plus de 100 jeunes militants ont été arrêtés, selon les mouvements citoyens. Un bilan encore provisoire et qui n'est pas confirmé par la police qui demande du temps pour faire un état des lieux. Dispersion musclée partout ailleurs, comme à Kisangani où les jeunes disent avoir été battus et menacés.
Gaz lacrymogènes et tirs à balles réelles
A l'heure actuelle, c'est à Bukavu que la situation est la plus tendue. Avec des tirs de gaz lacrymogène et des tirs à balles réelles signalés tout à l'heure autour du siège de la société civile, selon des témoins. Il y aurait plusieurs personnes blessées, dont un homme qui dit avoir été touché par une balle au talon. Deux journalistes de Canal Futur ont été également interpellés et du matériel saisit, racontent des confrères.
Au total au moins 13 journalistes ont été interpellés dans le pays. Un autre journaliste est toujours détenu à Kinshasa, d'autres avaient aussi été interpellés, avant d’être relâchés. A Goma également, la presse a été ciblée et le matériel confisqué. On signale notamment l’interpellation du correspondant de RFI en swahili, Daniel Chube Ngorombi, relâché deux heures plus tard. Première association professionnelle à protester, l'Association des médias en ligne qui condamne ces debordements.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article