Le célibat des prêtres catholiques fait débat en République démocratique du Congo. Un document de la Conférence épiscopale CENCO a fuité dans la presse. Signé par tous les évêques du pays, il appelle les prêtres congolais ayant eu un enfant, à renoncer à leurs fonctions religieuses.
La CENCO exige la chasteté sacerdotale de ses prêtres. Dans le document de 19 pages intitulé « A l’école de Jésus-Christ. Pour une vie sacerdotale authentique », les évêques congolais parlent d’une « incompatibilité » entre la charge de père de famille et la prêtrise. Par conséquent, il est demandé à tout ecclésiastique ayant un enfant de « solliciter une dispense de ses obligations auprès du pape ».
La CENCO va plus loin. Si le religieux refuse, l’évêque pourra présenter le dossier au Vatican et demander la peine maximale, soit son renvoi pur et simple de l’Église.
Le phénomène n’est pas nouveau, même si les autorités catholiques congolaises restent le plus souvent muettes sur ce genre d’affaire. Certains se demandent d’ailleurs si ces nouvelles directives de la CENCO n’avaient pas déjà commencé à être appliquées.
En effet, ces derniers temps, plusieurs cas de prêtres renvoyés de leurs fonctions ont été révélés. Il y a quelques jours, trois responsables du diocèse de Tshumbe, dans le centre du pays, avaient été exclus sur décision du Vatican. Une décision ferme puisqu’un des trois prêtres avait déclaré n’avoir jamais été jugé, ni entendu.
Une partie du document de la CENCO porte par ailleurs sur les enfants de ces prêtres catholiques ainsi que sur leurs mères. La conférence épiscopale dit vouloir « briser le silence » par rapport à leur situation, rappelant qu’ils étaient en général « stigmatisés par la société ». « Nous avons l'obligation morale de reconnaître que ces personnes existent et souffrent dans le silence », estime la CENCO.
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