Selon Judith Kazaire, responsable du département chargé des organisations religieuses au sein du bureau rwandais de la gouvernance, l’opération en cours a trois objectifs : s’assurer de la conformité et de la sécurité des lieux de culte au Rwanda, mais aussi des compétences de leurs dirigeants, en exigeant pour chacun des diplômes en théologie.
« Ce niveau d’éducation est requis pour s’assurer que les doctrines sont délivrées de façon professionnelle. Car nous avons des cas où les prêches sont trompeurs. C’est un droit d’avoir la foi, mais c’est aussi le devoir du gouvernement et des autres acteurs de protéger la population. »
Parmi les établissements fermés, au moins deux l’ont été à cause de prêches illégaux, incitant par exemple les fidèles à refuser le vaccin contre le coronavirus. Mais d’après Judith Kazaire, dans la majorité des cas, les fermetures administratives relèvent de l’échec des organisations à se mettre aux normes mises en place par la loi de 2018.
« La loi donnait une période de grâce de cinq ans. Tous les ans, nous avons organisé des réunions avec les organisations religieuses. Ce n’est pas qu’un manque de moyens, mais je pense qu’il y a eu un relâchement. Quand quelqu’un connait les régulations, et encore plus quand les églises ont la vie de personnes entre leurs mains, il doit y avoir une responsabilité. »
Si très peu de leaders religieux ont formulé de critiques ouvertes contre cette opération, les médias locaux ont rapporté au moins un cas de pasteur arrêté pour avoir poursuivi ses prêches malgré la fermeture de son établissement.
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