Celle que l’on surnomme la “reine du pétrole” a connu des
jours meilleurs. Le 11 mai, 153 millions de dollars [140 millions d’euros] ont
été saisis à l’ex-ministre du Pétrole nigériane, Diezani Alison-Madueke. Et 80
de ses maisons, dont certaines sont situées dans le quartier très privé de
Banana Island à Lagos, lui ont aussi été ôtées.
La gestion des ressources pétrolières a toujours été un
poste clé important au Nigeria, premier pays producteur d’or noir en Afrique.
Et, selon les enquêtes menées par les autorités, l’objet de convoitises.
Celle qui a occupé le poste pendant cinq ans (entre 2010 et
2015) est soupçonnée d’avoir détourné des sommes d’argent colossales. iPhone en
or par dizaines, bijoux précieux… Autant de “biens inutilisés et inutiles”,
estime cet éditorialiste du journal nigérian Punch. Outre cela, “son nom a
figuré soit en tant que principale accusée, soit en tant que complice dans de
nombreuses affaires de corruption.”, rappelle le journal nigérian Premium
Times.
Extradition bloquée
La Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), à
l’origine de la saisie des biens, se heurte à un plafond de verre depuis
plusieurs années déjà. La femme ayant fui au Royaume-Uni “est hors de la
juridiction nigériane”, observe Punch. Elle échappe ainsi à un procès organisé
sur le territoire national pour répondre de ces accusations.
Le président de la EFCC, Abdulrasheed Bawa, a dit espérer
loger tout le monde à la même enseigne, même les “puissants du système”. Il a
déclaré “qu’il serait prêt à quitter son poste si quelqu’un essayait de le
corrompre”, rapporte Punch. “L’affaire [Diezani Alison-Madueke] ne sera pas
abandonnée”, clame-t-il.
Pour l’heure, la saisie des biens est une victoire
symbolique non négligeable, raconte ce journaliste nigérian de Punch : "En
pensant aux bijoux et à l’iPhone en or de Diezani, je n’ai pas pu m’empêcher de
calculer combien de masques auraient pu être achetés à la place pour ceux qui
ne pouvaient pas se le permettre. Ou combien de médicaments ils auraient pu
fournir.”
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